Accident de train en Alsace : des risques évoqués trois jours avant

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 25 juillet 2016 - 19:53
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©Reuters/VincentKessler
Trois jours avant le déraillement du 14 novembre, l'équipage du TGV ne parvenait pas à ralentir suffisamment dans cette zone.
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Trois jours avant le déraillement d'un TGV d'essai en Alsace le 14 novembre, un précédent test avait été effectué. "Le Parisien" révèle lundi les conversations enregistrées ce jour. Elles montrent que l'équipage n'arrive pas à tenir les vitesses imposées à l'approche de l'endroit où a eu lieu l'accident qui a fait 11 morts.

Alors que l'accident de TGV lors d'une séance d'essai sur la ligne Est serait dû à un "freinage tardif" selon la SNCF, une vidéo tournée lors d'un test précédent montre que la portion de voie où a eu lieu l'incident suscitait déjà des interrogations trois jours avant le drame qui a fait 11 morts le 14 novembre dernier.

Le Parisien révèle en effet ce lundi 25 qu'une caméra était fixée dans la locomotive lors de la séance d'essai du 11 novembre. L'enregistrement montre selon le quotidien quatre salariés de la SNCF et de Systra (filiale de la SNCF et de la RATP) qui ont bien du mal à tenir les vitesses limites aux points les plus sensibles.

Une première alerte est donnée à l'approche du point kilométrique (PK) 398. L'un des cheminots fait remarquer que la vitesse à atteindre y est de 330 km/h alors que le train roule à 357 km/h. "Il y a 27 km/h à perdre là, on les perdra pas en 700 mètres", fait-il remarquer. Semblant tenir compte de cet avis, le conducteur anticipe le freinage et passe finalement le PK 398 à peine au-dessus de la limite fixée, à 331,2 km/h.

Mais à la difficulté suivante, deux kilomètres plus loin, les choses se passent moins bien. "Refreine, refreine, freine, freine", insiste un des cheminots. Le train doit atteindre le point kilométrique 400 à 230 km/h. "C'est 100 km/h à perdre sur 1,7 km. C'est là le plus embêtant" peut-on entendre. " Je pense que c'est faisable, et puis, si c'est vraiment juste, tu feras un coup de pichenette (de frein, NDLR). Et puis, c'est bon, ça passe", rétorque un autre membre de l'équipe. Mais le PK 400 est finalement franchi à près de 300 km/h. Puis Le PK 403 à 173,2 km/h au lieu de 160 km/h.

Trois jours plus tard, le TGV déraille à hauteur du PK 404. Il circulait à 243 km/h au lieu des 176 km/h prévus. Selon les déclarations du cadre de la SNCF chargé d'indiquer les vitesses à atteindre, instructions avaient été données au conducteur de commencer à freiner un kilomètre plus tard, au PK 401.

 

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