Accident de trains en Italie : une erreur d'aiguillage pourrait expliquer le drame
L'Italie cherchait ce mercredi 13 à comprendre les raisons d'un des plus graves accidents ferroviaires de ces dernières années avec au moins 25 morts dans les Pouilles, au sud, tandis que les familles identifiaient les victimes. Dès mardi, plusieurs responsables, de la police et de la société des chemins de fer exploitant ce tronçon qui relie Bari à Barletta, une cinquantaine de km plus au nord sur la côte adriatique, avaient énoncé une évidence: "un des deux trains ne devait pas se trouver sur cette voie unique" au moment de l'accident. Au-delà de cette évidence, la question était sur toutes les lèvres: que s'est-il passé?
Le tronçon entre Corato, situé à mi-chemin entre les deux villes, et Andria, à une dizaine de km en direction de Barletta, est constitué d'une voie unique sur laquelle un convoi ne peut s'engager que si les chefs des gares de ces deux villes se mettent téléphoniquement d'accord pour laisser passer un train dans une direction ou dans l'autre. Trois enquêtes ont été ouvertes: une de la justice, une du ministère des Transports et une de la société des chemins de fer, Ferrotramviaria, qui exploite la ligne.
Dès mardi, le chef du gouvernement Matteo Renzi avait promis que toute la lumière serait faite sur cette tragédie. "Nous ne nous arrêterons pas tant que toute la lumière ne sera pas faite", a déclaré M. Renzi, tandis que le président de la République, Sergio Mattarella, a dénoncé "un accident inadmissible" réclamant d'établir "avec précisions les responsabilités". "Nous avons mis à disposition des autorités judiciaires tous les registres des communications entre les gares. Nous avons toutes les informations, mais maintenant elles doivent être analysées", a déclaré Massimo Nitti, directeur général de Ferrotramvia, dans une interview à une télévision locale, TeleNorba.
"Nous avons 25 morts confirmés et deux personnes dont les restes n'ont pas été trouvés. Les blessés sont 50", a indiqué mercredi à l'AFP la salle opérationnelle de la protection civile située à Bari, le chef-lieu de cette région. "Nous ne pouvons pas exclure qu'il y ait d'autres personnes dans les débris. C'est un travail très lent", a précisé à l'AFP Luca Cari, porte-parole des pompiers. Les pompiers ont travaillé toute la nuit avec les autres secouristes pour dégager les amas de tôle et au cours de ces opérations les chiens ont détecté des restes humains.
Les familles des victimes ont commencé à identifier les corps à l'hôpital de Bari. "Il y a beaucoup de jeunes parmi les victimes, nous essayons de nous mettre dans la peau de ces personnes qui cherchent à comprendre si leurs proches sont parmi les victimes. Ce n'est pas facile pour nous non plus", a déclaré à la presse Maria Storelli, une des psychologues mobilisés pour soutenir les familles. "Il y a un temps pour chaque chose. Maintenant c'est le temps pour pleurer, pour être proche des familles, pour montrer l'humanité dans la douleur", a déclaré mardi soir M. Renzi après s'être rendu sur les lieux du désastre.
Le ministre des Transports Graziano Delrio se présentera mercredi devant le Sénat, en milieu de journée, puis devant la Chambre des députés pour informer les élus italiens sur ce drame. Le dernier accident ayant fait un nombre très élevé de victimes en Italie remonte à juillet 2013, avec la chute d'un car dans un ravin qui avait fait 38 morts. Le dernier accident ferroviaire date du 24 novembre 2012, lorsqu'un train régional en Calabre (sud) était entré en collision avec une voiture qui transportait des travailleurs roumains, faisant six morts.
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