Le véhicule d'un commissaire de police a percuté une ambulance du SAMU en intervention
Le mardi 8 février, en plein Paris, près du pont d’Arcole, une voiture de police arrivant à grande vitesse, gyrophare allumé et sirène hurlante, a percuté une ambulance du SAMU en intervention. D’après des témoins de l’accident, le véhicule de police a brûlé un feu rouge.
Dans la voiture de police, se trouvaient le commissaire dirigeant la Division régionale de la sécurité routière (DRSR) et son chauffeur. Un comble ! Les policiers n’étaient pas en intervention, seul cas où l’usage du « deux tons » (la sirène) et du gyrophare est autorisé, mais se hâtaient pour ne pas arriver en retard à une réunion.
Bilan : un blessé, le médecin assis sur le siège passager de l’ambulance, dont la tête a violemment frappé la vitre du véhicule et qui a été transporté aux urgences de l’Hôtel Dieu, et plusieurs dizaines de milliers d’euros de dégâts.
France-Soir a contacté l’AP-HP, mais nous n’avons pas réussi à savoir si le retard causé par l’accident avait eu des conséquences pour la personne que le SAMU allait secourir.
L’enquête a été confiée au Service du traitement judiciaire des accidents (STJA), ce qui ne manque pas d’étonner et d’agacer un certain nombre de policiers. À tort ou à raison, ces derniers y voient une volonté de la direction d’étouffer l’affaire. Une chose est sûre, cela met les policiers du STJA dans une position très inconfortable, leur service dépendant hiérarchiquement du commissaire impliqué dans l’accident.
« C’est absurde, s’emporte un fonctionnaire de police, le directeur de la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation) aurait dû dessaisir le STJA au profit du commissariat du 4ème arrondissement, géré par la DSPAP (Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, indépendante de la DOPC). Les mecs du STJA ont une pression pas possible ! Ils sont chargés d’enquêter sur celui qui les dirige ! Et la préfecture n’a pas l’air de vouloir lancer une enquête ! Pourtant, les règles sont claires : il ne faut jamais mettre la vie des autres usagers de la route en danger, la mission doit nécessiter de transgresser le Code la route et le centre de commandement doit être avisé et doit donner son accord pour l’usage du deux tons ! Mettre en danger la vie des usagers de la route, et le SAMU en l’occurrence, pour ne pas arriver en retard à une réunion est inadmissible ! Sans compter les dégâts que l’État devra rembourser avec l’argent du contribuable. Des policiers gardiens de la paix ont été traduits en conseil de discipline pour cela ! Mais comme il s’agit d’un commissaire… Ça me fait penser à celui qui avait brûlé un feu il y a quelques mois, et qui a refusé d’obtempérer ! L’IGPN n’a été saisi que parce que la presse en avait parlé, et au bout du compte, il n’a écopé que d’un blâme ! Seulement un jour, il va y avoir un mort ! Et en plus, c'est l’image de toute la profession qui en souffrira encore ! »
Contactée, la Préfecture de police de Paris a déclaré ne pas pouvoir s’exprimer sur cette affaire.
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