Affaire Vincent Lambert : La Cour européenne des droits de l'homme doit trancher
La vie ou la mort de Vincent Lambert, 38 ans, dépend à présent du juge européen. Plus de six ans après l'accident de la route qui a plongé le jeune homme dans le coma en 2008, près de deux ans après que la décision de le laisser mourir ait été prise par le corps médical, ce sera à la Cour européenne des droits de l'homme de trancher.
La CEDH avait été saisie en urgence par les parents de Vincent Lambert en juin 2014. Le Conseil d'Etat venait alors d'autoriser l'arrêt des soins, faisant droit à la requête d'une partie de sa famille.
Depuis qu'une première procédure pour laisser mourir Vincent Lambert avait été déclenchée en 2013, une partie de sa famille, dont ses parents, s'y oppose malgré l'accord de l'épouse, soutenue par d'autres membres de la famille de Vincent Lambert.
Les expertises médicales successives avaient conclu que Vincent Lambert était dans un état végétatif irréversible et que la poursuite des soins relevait de l'"obstination déraisonnable". Les recours successifs des parents avait permis de suspendre la décision de laisser mourir leur enfant, mais le Conseil d'Etat avait finalement tranché dans le sens de l'épouse.
L'exécution de sa décision a cependant dû être suspendue, le temps que la CEDH se prononce. La juridiction européenne devrait rendre son jugement d'ici quelques mois, un délai exceptionnellement court par rapport à ses habitudes en raison de cette situation particulière. Cette décision, insusceptible d'appel, doit être la dernière.
Pour l'avocat des parents de Vincent Lambert, ce dernier n'est pas "malade" et ne peut donc pas être euthanasié. Pour son épouse, il n'aurait jamais voulu vivre dans cet état.
L'affaire avait bien sûr relancé le débat sur l'euthanasie, notamment dans le cas où le patient n'est pas en mesure d'exprimer sa volonté. Une nouvelle loi sur la fin de vie portée par les députés Jean Leonetti (UMP, instigateur de l'actuelle loi) et Alain Claeys (PS) est actuellement examinée.
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