Amiens : "ça me grattait dans ma nénette", l'oncle accusé d'attouchements pédophiles sur ses nièces relaxé au bénéfice du doute
C'était parole contre parole. Et le doute, comme le veut la législation française, a profité à l'accusé qui n'en a cependant pas fini avec la justice. Le tribunal correctionnel d'Amiens a relaxé faute de preuve un homme de 35 ans, accusé par ses deux nièces mineures d'avoir commis sur elles des gestes pédophiles. C'est le journal local Le Courrier picard qui rapporte les faits.
Selon l'acte d'accusation, les attouchements sexuels auraient eu lieu entre 2009 et 2015, dans la préfecture picarde, alors que les deux victimes étaient de petites filles. Si leur âge n'a pas été dévoilé dans les médias locaux, tout juste sait-on qu'elles sont encore mineures, huit ans après les premiers gestes, étant selon le quotidien local âgées"d'une quinzaine d'années".
Problème: les enfants n'ont rien dit pendant des années. Elles expliquent leur silence par une volonté de ne pas briser leur famille. Mais à la barre du tribunal, c'est en larmes qu'elles font une description très détaillée de ce dont elles accusent leur oncle. "Une fois je me suis réveillée, car j’ai senti que ça me grattait dans ma nenette" raconte l'une d'entre-elle.
Elles finiront pas s'ouvrir à leur mère de ce qu'elles prétendent subir depuis six ans. Et cette dernière soutiendra ses filles en leur faisant un aveu glaçant: "Je vous crois, moi aussi il m’a touchée aussi".
Mais l'accusé nie. Et il n'a jamais dévié de cette ligne de défense. Son avocate a d'ailleurs insisté sur certaines incohérences du dossier, et son vide intégral hormis les témoignages. "Nous sommes face à un dossier à charge. Bien à charge. Mais sans aucune question fondamentale, sans preuve que ce qui est avancé est vrai. Si la maman avait été une de ses victimes, pourquoi aurait-elle envoyé ses propres enfants chez lui? " . La question ne trouvera pas de réponse au tribunal.
Face à la faiblesse des charges, la relaxe était inévitable. Le président du tribunal a tenu à rappeler que "pour condamner quelqu’un il faut des éléments de certitudes absolus". L'accusation va d'ailleurs devoir se reprlonger dans le dossier: le parquet a décidé de faire appel du jugement, et l'homme sera rejugé.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.