Arrêté "anti-burkini" validé : une décision politique des magistrats, dénonce la LDH qui annonce un recours ce mardi
Le tribunal administratif de Nice a validé lundi 22 l'interdiction des tenues de bain musulmanes surnommées "burkini", imposée par arrêté au début du mois sur les plages de la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) à l'instar de nombreuses autres communes de la Côte d'Azur.
Dans une ordonnance en référé, les juges ont rejeté les recours contre l'arrêté intentés par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et estimé que l'interdiction était "nécessaire, adaptée et proportionnée" pour éviter des troubles à l'ordre public après la succession d'attentats islamistes subis en France, dont celui de Nice le 14 juillet.
Une décision contre laquelle s'insurge Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH, qui annonce à FranceSoir qu'un recours devant le Conseil d'Etat va être déposé ce mardi par l'association. "J'en attends un retour au bon sens et que le Conseil d'Etat ne confirme pas les opinions politiques des trois magistrats" qui ont rendu leur décision lundi, dénonce ainsi l'avocat.
Pour autant, il réfute tout soutien au "burkini" et assure même critiquer "le signifiant de ce vêtement". Mais, "la question n'est pas là: les maires stigmatisent en liant ce vêtement au terrorisme, aux attentats", selon lui. "Il n'existe pas de laïcité des plages! La laïcité s'applique aux fonctionnaires, pas aux citoyens", rappelle également Michel Tubiana qui s'interroge: "aujourd'hui le burkini, demain quoi?".
"La solution est de convaincre, d'affirmer que la liberté prime", poursuit-il. Puis de conclure: "on ne fait pas évoluer les gens à coups d'interdits, mais on risque au contraire de les radicaliser et de faire se solidariser des gens qui ne l'auraient pas fait sinon. C'est donc contreproductif".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.