Attentat du Bataclan : une fausse victime jugée après avoir perçu 38.000 euros
Elle attend le verdict. Une femme de 49 ans est jugée ce jeudi 22 devant le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) pour escroquerie après s’être fait passer pour une fausse victime de l’attentat du Bataclan. Interpellée le 13 février dernier dans le Val-de-Marne, elle a touché une indemnisation de 38.000 euros du Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) et de l’Assurance maladie.
Tout a commencé un mois après la tuerie qui a eu lieu dans la salle de concerts parisienne. En décembre 2015 donc, elle a rejoint l’association de victimes des attentats Life of Paris, tout d'abord en tant que bénévole puis comme salariée. Elle était en effet employée par l'organisation en CDD depuis mars 2017.
Lors de son entrée, elle s’est fait passer pour une proche de victime, expliquant que son meilleur ami avait été grièvement blessé lors de l’attentat. Pour être crédible, elle avait même créé un faux profil Facebook sur lequel elle postait des commentaires, des photos et des histoires personnelles. Un discours complètement différent de celui qu’elle tenait auprès du FGTI où elle se faisait passer elle-même pour la victime. Et pour accréditer son histoire, elle s’était d’ailleurs servie des documents de l’association pour établir une fausse facture d’une place de concert des Eagles of Death Metal.
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Finalement elle a perçu 25.000 euros du FGTI et 13.000 euros de l’Assurance maladie mais s’est fait dénoncer par un membre de l’association où elle était salariée. Arrêtée par les forces de l’ordre, elle a été placée en garde à vue et a rapidement reconnu les faits. Déjà condamnée trois fois pour escroquerie, la quadragénaire portait un bracelet électronique à la cheville.
"Le message que le Fonds souhaite faire passer, c'est que cette affaire n'influera pas sur les dossiers d'indemnisation des vraies victimes", a expliqué à LCI Me Laigneau, avocat du Fonds de garantie pour les victimes de terrorisme, précisant que "ce genre de dossier effraie les vraies victimes car elles peuvent se dire que le fonds sera de plus en plus précautionneux".
Le 13 novembre 2015 à Paris, un commando djihadiste avait attaqué le Bataclan, une salle de concert de la capitale. Trois terroristes avaient procédé à une prise d'otages lors de laquelle ils avaient tué 90 personnes. En parallèle, deux autres commandos circulaient dans les rues de Paris et aux abords du Stade de France, fusillant à la kalachnikov de nombreuses personnes attablées en terrasses. Au total, 130 personnes avaient été tuées et 400 autres avaient été blessées.
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