Attentat : une cagnotte pour racheter le scooter de Franck, le "héros" de Nice
Il était prêt à risquer sa vie pour en sauver d’autres. Le soir du 14 juillet, Franck ne s’est pas posé de questions: lorsqu’il a vu le camion faucher des dizaines de personnes sur la Promenade des Anglais, il s’est approché du poids-lourd pour tenter de le ralentir. Il a tout d’abord jeté son scooter sous les roues du véhicule avant de s’accrocher à la portière pour essayer de stopper Mohamed Lahouaiej-Bouhlel.
Pour le remercier de son courage, Sam Hassanine et Aymeric Monrocq, deux amis vivant en Normandie, ont décidé de lancer une cagnotte sur la plateforme Leetchi pour lui racheter un scooter. "S’il n’avait pas ralenti le camion, le terroriste aurait pu tuer d’autres gens. La réactivité qu’il a eue, d’agir en quelques secondes en apercevant ce camion qui déboule de nulle part… On a un héros, là", a déclaré Sam, à l’initiative de cette collecte baptisée "Un scooter pour un héros" estimant que "son assurance ne lui remboursera sûrement pas l’intégralité".
Pour les deux hommes, qui espèrent récolter 9.000 euros en 10 jours, il lui faut "le plus beau" des engins à deux roues, en l’occurrence un Piaggio MP3 Hybrid LT 300ie d’une valeur estimée à 8.549 euros. Et dans le cas (et c’est le cas) où le montant récolté dépasserait cette somme, l’argent servira à acheter "les éléments de sécurité" pour le scooter, ont-ils déclaré sur la page de la cagnotte. Pour le moment, près de 14.000 euros ont été récoltés grâce aux dons de plus de 740 personnes. Mais cette initiative n’est toutefois pas au goût de tous comme l’a expliqué Sam Hassanine au quotidien Nice-Matin. "Des amis m'ont écrit pour me dire qu'ils ne partageraient pas ce genre de choses. J'ai été écœuré", a-t-il notamment affirmé.
Dans un entretien accordé au quotidien Nice-Matin, Franck, qui est considéré comme le "héros" au scooter, a raconté en détail ce qu’il a vécu le soir du drame. Agé de 49 ans, cet employé de l’aéroport de Nice était venu sur la Promenade des Anglais déguster une glace avec sa femme. C’est là que l’horreur a commencé. Après avoir demandé à sa femme de descendre du scooter, Franck s’est alors mis en tête de rattraper le camion qui venait de le doubler à grande vitesse.
"Pour le rattraper, il fallait slalomer. Entre les gens, vivants et morts. J'étais à fond. (...) Je n'avais que l'arrière du camion dans les yeux. J'étais déterminé à aller jusqu'au bout", a-t-il raconté avant d’ajouter: "quand j'étais à son niveau, je me suis posé la question: +qu'est-ce que tu vas faire avec ton pauvre scooter?+ Alors je l'ai jeté contre le camion. Puis, "j'ai continué à courir après lui". Ensuite vient le moment du face-à-face.
Après avoir réussi à se hisser sur le marchepied du camion, Franck s’est retrouvé nez-à-nez avec le tireur et a commencé à le frapper au visage à plusieurs reprises, sans aucune réaction de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Mais le chauffeur du camion a finalement pointé son arme sur le père de famille et a tenté de tirer."Il me visait, appuyait sur la gâchette, mais ça ne marchait pas", a-t-il expliqué avant de préciser que sa confrontation avec lui a été interrompue par les premiers tirs de la police.
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