Attentats de Paris et Nice : quatre et six ans pour les fausses victimes récidivistes
L'avarice perd tout en voulant tout gagner. Vera Vasic et son compagnon Sasa Damjanovic ont été condamnés mercredi 19 par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes) à respectivement quatre et six ans de prison pour s'être fait passer pour des victimes de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 afin d'obtenir des compensations financières.
Des peines qui peuvent apparaître sévères, mais le couple avait déjà fait de même après les attentats du 13 novembre, se présentant comme des victimes traumatisées en raison de leur prétendue présence près d'un des kamikazes du Stade de France. Ils avaient obtenu 60.000 euros du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FGTI) alors qu'ils n'étaient même pas en Ile-de-France ce fameux jour.
Cette escroquerie qui a coûté une première peine de six ans à Sasa Damjanovic et trois ans à Vera Vasic en décembre dernier aurait pu passer inaperçue si l'appât du gain n'avait pas été si fort. En effet, à l'heure où la France découvrait horrifiée l'attaque de Nice, le couple se rendait déjà à l'hôpital de Nice pour s'y présenter comme victimes. Là encore ils n'étaient pas sur les lieux de l'attentat mais chez eux à Cannes. C'est cette étrange "malchance" qui a éveillé les soupçons du FGTI qui avait alors alerté les autorités.
Le tribunal de Grasse a finalement retenu la "tentative d'escroquerie aggravée" et prononcé des peines de quatre et six ans de prison qui viennent s'ajouter aux premières. L'avocat du couple a tenté de justifier ce geste par la détresse financière de ses clients et notamment l'état mental de l'homme mais l'expertise psychiatrique n'a pas été accordée.
Ces arguments ont probablement était moins percutants car trois proches des accusés ont également été repérés par le FGTI. Après la première condamnation du couple en décembre, ils ont retiré leurs demandes d'indemnisation.
Les juges ont décidé de faire "une application particulièrement stricte de la loi" dans un souci "d’exemplarité pénale", précise Le Monde. Dans deux affaires similaires jugées récemment à Versailles et Bobigny pour des tentatives d'escroquerie à la suite des attentats de Paris, les peines prononcées avaient été de 6 mois avec sursis à un an de prison ferme.
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