Attentats de Paris : la famille d'Hasna Aït Boulahcen réclame le corps
Elle avait trouvé la mort lors de l'assaut mené par le RAID contre l'appartement "conspiratif" de Saint-Denis, le 18 novembre dernier suite aux attentats ayant fait 130 morts quelques jours plus tôt. Depuis, le corps d'Hasna Aït Boulahcen, 26 ans, est toujours à l'institut médico-légal de Paris alors que "la religion musulmane exige que le corps soit enterré au plus tard 24 heures après sa mort", s'est insurgé l'avocat de sa famille, qui réclame la dépouille.
"Notre code pénal condamne fermement les atteintes aux cadavres, et même aux sépultures, raison pour laquelle nous demandons la remise du corps d'Hasna dans les meilleurs délais", a ainsi réclamé maître Fabien Ndoumou, cité par Le JDD, devant quelques journalistes réunis par ses soins mercredi 27. "Hasna est en train de se momifier", a-t-il avancé, puis de dénoncer: "la jeune femme se retrouve derrière (une) glace, elle n'est pas là pour faire une exposition".
En présence d'une femme présentée comme la mère de la jeune femme, mais qui a dissimulé son visage et a gardé le silence devant les journalistes, l'avocat a rappelé que la famille d'Hasna a déposé une plainte contre X pour "terrorisme, crime de meurtre et tout autre chef que l'enquête pourrait révéler" auprès du parquet anti-terroriste. Une autre a également été déposée devant le procureur de la République de Bobigny pour "meurtre" et "non-assistance à personne en danger".
Au départ présentée comme une kamikaze qui se serait fait exploser lors de l'assaut contre l'appartement de Saint-Denis où elle était retranchée avec son cousin Abdelhamid Abaaoud, qui a participé aux massacres du 13 novembre en ouvrant le feu sur des terrasses parisiennes, Hasna Aït Boulahcen ne s'est pas faite exploser.
Selon les enquêteurs elle aurait pourtant joué un rôle prépondérant dans la cavale de son cousin, l'organisateur présumé des attentats, en lui trouvant notamment la "planque" de Saint-Denis où tous deux, ainsi qu'un complice, ont finalement été débusqués. Sa famille considère toutefois que la jeune femme est elle aussi une victime du terrorisme, et qu’elle était sous la pression de son cousin.
Le 18 novembre, alors que le RAID encerclait les lieux, une vidéo a capturé un échange de mots entre la police et la jeune femme. "Il est où ton copain?", lui demande à plusieurs reprises un policier, ce à quoi elle répond à chaque fois "ce n'est pas mon copain!" d'un ton où certains ont entendu de la peur, d'autres de la détermination. Puis elle avait ajouté, suppliante, quelques instants plus tard: "laissez-moi sortir s'il vous plaît, laissez moi sortir monsieur".
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