Salim Benghalem, véritable "organisateur" des attentats de novembre ?
Alors que le Belge Abdelhamid Abaaoud a été présenté pendant un temps comme l'organisateur principal des attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, les regards se tournent désormais vers le djihadiste français Salim Benghalem. C'est l'avis du Terrorism Research and Analysis Consortium (TRAC), cité par le journal belge De Morgen.
Selon ce groupe américain spécialiste des questions de terrorisme, Salim Benghalem, 35 ans, soupçonné d'être l'un des bourreaux de l'organisation Etat islamique, serait actuellement en Syrie, d'où il aurait organisé les attentats. "Ce qui à chaque attentat est décrit comme un groupe ou une cellule est en fait une grande entreprise qui utilise le même réseau logistique pour amener ses terroristes depuis la Syrie jusqu'en Europe", explique le directeur du TRAC, Veryan Khan. Pour eux, Abdelhamid Abaaoud, abattu lors de l'assaut de Saint-Denis le 18 novembre, "était sur place comme coordinateur, mais ne disposait pas selon nos informations de la capacité pour mener des attentats aussi professionnels à si grande échelle".
Inscrit sur la liste des djihadistes recherchés par les Etats-Unis et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, Salim Benghalem est considéré comme l'un des bourreaux de Daech. "Sous sa direction en Syrie, un campus djihadiste avec des diplômés prêts à passer à l'action a été créé", croit savoir le TRAC.
L'homme a notamment fréquenté le groupe des Buttes-Chaumont, où il a rencontré les futurs assassins de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly.
Il a également été, avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles, un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014 après dix mois de capture. Installé en Syrie, il avait clairement menacé la France dans une vidéo de propagande diffusée en février dernier, dans laquelle il exprimait sa joie après les tueries de janvier, appelant ses "frères" à des actions similaires. Car, d'après son entourage, si Salim Benghalem revenait un jour en France ce serait pour commettre un attentat.
Il a été condamné par contumace le 7 janvier dernier à 15 ans de prison dans le cadre du procès d'une filière d'acheminement de djihadistes vers la Syrie.
Comme le souligne Wassim Nasr, journaliste de France 24 spécialiste du djihadisme, Benghalem est toutefois le quatrième nom cité pour le rôle de commanditaire du 13 novembre. Ont également été évoqués les frères Clain et les deux hommes, toujours en fuite, qui utilisent de fausses identités belges.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.