Attentats du 13 novembre : le plan de Daech était encore plus vaste et meurtrier
Le 11 septembre français que sont les terribles attentats de Paris auraient pu être bien pire. C'est ce constat, pourtant difficilement imaginable, qu'avance CNN dans une longue enquête publiée lundi 5. Le plan initial de Daech visait ainsi plusieurs autres sites en France et en Europe, selon les milliers de documents exploités par la chaîne américaine. Le média révèle également que des kamikazes qui ont échoué à arriver à temps pour participer aux attaques du 13 novembre avaient planifié de nouveaux attentats.
Les comptes-rendus d'interrogatoires, notes et autres documents divers auxquels les enquêteurs de CNN ont eu accès confirment que les terroristes voulaient perpétrer une opération bien plus vaste. Les kamikazes auraient ainsi reçu l'ordre de s'en prendre, en plus du Bataclan, des bars de l'est de Paris et du Stade de France, à une zone commerciale et un supermarché. Les Pays-Bas et le Royaume-Uni auraient également dû être frappés ce jour-là.
L'existence d'au moins un "quatrième commando" est avancée par CNN. Partis de Raqqa, la capitale de Daech en Syrie, au moins deux autres kamikazes, l'Algérien Adel Haddadi et le Pakistanais Muhammad Usman, ont ainsi été retardés en Grèce après avoir été arrêté sur l'île de Leros pour détention de faux passeports. Via la route des réfugiés, ils n'ont ainsi pu arriver en Autriche, où ils devaient retrouver un troisième comparse, le Marocain Abid Tabaouni, que le lendemain du 13 novembre.
Haddadi et Usman ont été interpellés en décembre 2015 dans un centre de réfugiés, alors qu'ils avaient passé de nombreux coups de fil et cherchaient à prendre un train pour Paris où ils planifiaient une nouvelle action terroriste, d'après les documents consultés par CNN. Tabaouni, qui avait échappé à ce coup de filet, a lui été arrêté cet été, en juillet, à Bruxelles.
Tout, notamment la présence des numéros des uns et des autres dans leurs téléphones respectifs, ainsi que des photos de djihadistes posant devant un drapeau de Daech enregistrées dans les mêmes portables, indique que les trois hommes étaient bien en lien. Tous avaient également le numéro d'Abdelhamid Abaaoud, logisticien présumé des attentats de Paris abattu le 18 novembre dans un squat de Saint-Denis en compagnie de deux complices, après avoir participé activement au mitraillage des terrasses.
Enfin, toute l'opération aurait été coordonnée depuis la Syrie par un certain Abou Ahmad. Les commandos terroristes n'avaient ainsi reçu que le strict minimum nécessaire à la réalisation de leur funeste projet, tant en termes de moyens que d'informations. Ils savaient seulement qu'ils devaient aller en France "pour faire quelque chose de bien pour Dieu", a confié Haddadi, membre du "quatrième commando", lors d'un interrogatoire.
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