Younes Abaaoud, le petit frère du djihadiste, revenu de Syrie pour le "venger" ?
Il serait de retour pour venger son frère. Younes Abaaoud, 15 ans et "petit frère de", aurait quitté la Syrie pour rejoindre l'Europe, selon une note d'Interpol révélée par Paris Match. Plus inquiétant, celui qui est présenté tout à la fois comme le "plus jeune djihadiste étranger" de Daech, un "terroriste" et un "tueur" ("dangereux", en somme) par les polices internationales, serait déterminé à venger son frère, organisateur présumé des attentats de Paris et mort lors de l'assaut du RAID contre un appartement de Saint-Denis, le 18 novembre dernier.
Avec son visage d'ange et à l'âge où la plupart des adolescents découvrent encore largement la vie, Younes a déjà une solide expérience de guerrier de l'Etat islamique autoproclamé. Il n'a que 13 ans lorsque son grand frère vient le récupérer à la sortie de l'école pour partir rejoindre les rangs de l'organisation terroriste, en janvier 2014. Depuis, il est apparu sur de nombreux clichés et vidéos, toujours armé, souvent souriant malgré des mises en scènes parfois macabres. Dès décembre dernier, il avait promis de "venger son frère".
Le "lionceaux du Califat", comme il est surnommé par la propagande djihadiste, a été annoncé mort début février mais serait bien vivant. Interpol ne croit ainsi guère à cette possible tentative d'enfumage destinée à faciliter le voyage de l'adolescent. Celui-ci aurait par ailleurs été récemment localisé en Arabie saoudite par le renseignement belge "probablement en compagnie d'autres personnes non identifiées". Il aurait également "changé son aspect physique et voyage(rait) avec de faux papiers d'identité".
Surtout, la note d'Interpol à laquelle Paris Match a eu accès mentionne un inquiétant coup de fil. "J'arrive à 10h", y dit Younes Abaaoud à sa sœur Yasmina, qui vit en Belgique, dans cet appel passé le 18 février 2016. De quoi inquiéter les renseignements européens, Interpol lui consacre ainsi un dossier entier baptisé "Calanque". Si le ministère de l'Intérieur français dément avoir eu connaissance de cette note et en conteste les éléments, un enquêteur européen cité par l'hebdomadaire s'inquiète: "s’il est rentré en Europe et qu’il se promène avec une fausse identité, c’est difficile pour nous de le retrouver".
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