Départ en Syrie : trois radicalisés jugés à Paris

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 05 novembre 2018 - 16:31
Image
Axel Maaziz est accusé d’enlèvement et de tentative de meurtre en 2014 sur une fillette de 7 ans, à
Crédits
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Le procès de trois jeunes hommes radicalisés, soupçonnés d'avoir voulu braquer un manoir de luxe dans l'Eure en 2016 pour financer un départ en Syrie et rejoindre l'organisation jihadiste État islamique, s'est ouvert lundi.
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

Le procès de trois jeunes hommes radicalisés, soupçonnés d'avoir voulu braquer un manoir de luxe dans l'Eure en 2016 pour financer un départ en Syrie et rejoindre l'organisation jihadiste État islamique, s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Les trois prévenus, âgés de 25 à 28 ans, cheveux bruns courts et barbe fournie, comparaissent pour association de malfaiteurs à visée terroriste, un délit passible de dix ans de prison.

Ils avaient été interpellés le 20 décembre 2016, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, à la suite d'un signalement de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur un projet d'action crapuleuse et violente dans un établissement de luxe par ces trois hommes considérés comme "islamistes radicaux".

Selon l'accusation, le trio projetait de séquestrer le personnel du manoir de Portejoie, accueillant notamment des réceptions de mariage, et de dérober l'argent d'un coffre-fort. Le butin du vol devait être dissimulé dans des "trous" auparavant creusés dans une forêt voisine, puis utilisé pour financer un départ en Syrie afin de combattre dans les rangs de l'EI.

L'un des trois prévenus, Norman L., avait reconnu en garde à vue être l'instigateur de ce projet de braquage et avait impliqué deux amis, un intérimaire comme lui et un étudiant en école d'ingénieur, travaillant à l'époque en alternance chez un grand énergéticien.

L'un devait l'aider à séquestrer le personnel de l'établissement, l'autre devait s'occuper des trous et d'activer des contacts en Syrie.

Une distribution des rôles et un mode opératoire "inventés", sous la "pression des enquêteurs", a assuré à l'audience Norman L., qui avait édulcoré ses déclarations initiales lors de l'instruction.

Selon le prévenu de 25 ans, converti en 2012 et "assez radicalisé" à l'époque, cette idée de braquer un manoir lui était venue "en pêchant". "C'est moi qui en ait parlé, mais c'était pas concret, c'était pour me montrer, faire le malin car je me sentais un peu inférieur", a-t-il déclaré depuis le box vitré.

"C'était une folie en moi mais je ne comptais pas le faire", a assuré Norman L., niant tout repérage des lieux et une velléité réelle de partir en Syrie.

Ses co-prévenus, qui l'ont décrit comme un jeune homme "un peu simplet" et aux "idées farfelues", ont soutenu ne l'avoir "jamais pris au sérieux". Certifiant avoir déjà pris leurs distances avec l'idéologie jihadiste au moment des faits, ils ont dit n'avoir pas dissuadé Norman L. par volonté de "temporiser" et par peur de ses réactions.

Des écoutes téléphoniques et une sonorisation du véhicule et du domicile de l'un d'eux lors des investigations avaient mis au jour des repérages à proximité du manoir et des conversations faisant état d'un chalumeau ou d'un projet d'achat ou de location d'une arme à feu.

Peu avant leur interpellation, les trois jeunes hommes avaient visionné plusieurs vidéos de propagande de l'EI, sur des tortures et des prises d'otage, ainsi que sur l'assassinat du père Jacques Hamel dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet 2016. Des visionnages qu'ils ont nié à l'audience.

Le jugement est attendu mardi.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.