Disparition de la famille Troadec à Orvault : ce que l'on sait, douze jours après

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Par AFP
Publié le 28 février 2017 - 20:12
Mis à jour le 01 mars 2017 - 08:15
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La maison d'une famille de quatre personnes disparues à Orvault, près de Nantes, le 24 février 2017
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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
La maison de la famille Troadec, disparue à Orvault près de Nantes, et qui n'a plus donné de nouvelles depuis le 16 février.
© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

Douze jours après la disparition mystérieuse d'une famille de quatre personnes à Orvault, près de Nantes, et à la suite de la découverte de traces de sang dans leur maison, voici ce que l'on sait sur l'enquête:

- Qui sont-ils?

Les deux parents, Pascal et Brigitte Troadec, sont tous les deux nés en 1967. Le fils aîné, Sébastien, est âgé de 21 ans et la fille cadette, Charlotte, a 18 ans.

Le père travaille depuis une dizaine d'années dans une PME spécialisée dans la fabrication d'enseignes. La mère est employée dans un centre des impôts à Nantes.

Sébastien est étudiant en 2ème année de BTS Systèmes numériques dans un établissement privé à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée).

Charlotte est inscrite, depuis la rentrée dernière, au lycée Notre-Dame de Fontenay-le-Comte (Vendée), en première année de BTS SP3S (Services et prestations des secteurs sanitaire et social).

- D'où est partie l'enquête?

La sœur de Brigitte Troadec, domiciliée dans le Finistère, s'inquiète d'un silence inhabituel et alerte les autorités. Aucun membre de la famille n'a donné signe de vie depuis le 16 février.

Vendredi 24, une équipe de policiers se rend au domicile de la famille, un pavillon dans un quartier résidentiel d'Orvault, au nord de Nantes, dans lequel vit la famille depuis une dizaine d'années. Les volets sont fermés, la maison est vide.

La mère aurait dû reprendre le travail lundi 20 février, le père vendredi 24.

- Que découvrent les enquêteurs au domicile?

Dans le pavillon, les enquêteurs de la police technique et scientifique mettent la main sur un téléphone portable souillé de sang. De nombreuses taches de sang sont aussi découvertes à l'étage, dans l'escalier et au rez-de-chaussée. Certaines ont été essuyées.

Tout laisse penser "qu'il y a eu une scène de violences", commente vendredi 24 février le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. L'enquête est lancée.

Les deux véhicules de la famille sont placés sous scellés. Mais le véhicule du fils a disparu.

- Quels sont les autres éléments troublants?

Les enquêteurs remarquent qu'aucun drap ne recouvre les lits. Dans la salle de bains, ils ne trouvent ni brosse à dents, ni brosse à cheveux. Dans le réfrigérateur, plusieurs aliments sont périmés. De la vaisselle se trouve toujours dans l'évier de la cuisine. Le chauffage est coupé et des draps, pas tout à fait secs, sont étendus à l'intérieur. Du linge humide se trouve encore dans la machine à laver.

- Que sait-on de la famille?

Une amie de lycée de Charlotte qualifie son frère, Sébastien, de "spécial, vivant comme dans une bulle".

Juliette, amie de Sébastien sur Twitter, le considère au contraire comme quelqu'un de "profondément gentil, respectueux et attachant". Selon Pierre, un ami de Sébastien correspondant avec lui sur Twitter depuis 2012, le jeune homme "allait bien", après "une phase de dépression en 2013" à la suite d'"un canular sur un forum de jeux vidéo". Cette affaire, survenue quand il était mineur, lui avait valu une procédure de réparation pénale en novembre 2013, "mise en œuvre sans incident" selon le procureur.

Le père est qualifié par un collègue de travail de "sympa mais discret". "Il ne parlait pas trop de sa vie personnelle ou de sa famille. C'était un gars tout à fait normal. Rien de particulier à signaler."

- Dans quel cadre évoluent les enquêteurs?

Lundi 27 février, le procureur a ouvert une information judiciaire contre X des chefs d'"homicides volontaires, enlèvements et séquestrations". Une fiche nationale urgente a été diffusée le 24 février par les services de police, portant le motif: "Recherche dans le cadre d'une affaire de meurtre" et demandant de porter une attention particulière sur le fils.

A cette date, les policiers le soupçonnent d'avoir mis en place "un funeste projet visant à supprimer les membres de sa famille et peut-être lui-même".

Ce mardi cependant, un policier invitait à la prudence sur cette piste. A ce stade de l'enquête, toutes les hypothèses restent ouvertes.

Des perquisitions ont été effectuées dans les résidences universitaires du fils et de la fille.

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