Disparition de la petite Maëlys : des scellés de l'enquête ont bel et bien brûlé dans l'incendie de la gendarmerie de Grenoble
La justice avait annoncé dans un premier temps qu'aucun des scellés de l'affaire de la disparition de la petite Maëlys de Araujo n'était concerné par l'incendie criminel qui a ravagé la gendarmerie de Grenoble dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21. Elle est finalement revenue sur cette première déclaration et a admis vendredi 22 un fait nouveau qui pourrait rendre l'enquête encore plus complexe : plusieurs des scellés sur cette affaire qui reste mystérieuse sont bien partis en fumée.
Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a tenu cependant à relativiser la perte: "Il s'agit d'un tout petit nombre de scellés. (...) Ces scellés étaient tout à fait secondaires et ne présentaient pas d'intérêt majeur. Dans ce genre d'enquête, on saisit à peu près tout". Et les principales pièces saisies ne seraient pas concernées assure le magistrat, qui explique notamment que le véhicule du principal suspect Nordahl Lelandais n'était pas sur les lieux et ne fait donc pas partie de la cinquantaine de véhicules ravagés par les flammes. C'est à l'intérieur de cette voiture que se trouve pour l'instant le principal indice contre l'ancien militaire de 34 ans: une trace ADN de la fillette prouvant qu'elle est bel et bien montée dans le véhicule, ce que le suspect a fini par reconnaître. C'est aussi le seul élément réellement compromettant contre Nordahl Lelandais qui continue à nier l'ensemble des faits qui lui sont reprochés.
L'incendie a été revendiqué par un site anarchiste expliquant que "cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci " faisant référence au procès des huit prévenus accusés de l'incendie d'une voiture de police et de l'agression de deux agents en marge des manifestations contre la loi Travail.
Il n'y a donc aucun lien entre la dégradation de la gendarmerie et l'affaire de l'enlèvement de Maëlys, dont le corps reste introuvable presque un mois après sa disparition dans la nuit du 26 au 27 août lors d'une fête de mariage dans la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin (Isère). Si Nordahl Lelandais, mis en examen et placé en détention provisoire, reste le principal suspect, les enquêteurs n'excluent pas la possibilité d'un enlèvement commandité. Le suspect, qui reste présumé innocent, dément toute implication dans l'affaire.
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