Euro : 35 blessés à Marseille, inquiétude avant un Turquie-Croatie à risques
L'Euro-2016 se poursuit ce dimanche 12 à Paris avec Turquie-Croatie, un autre match classé à risque après Angleterre-Russie de samedi 11 à Marseille, où des affrontements ont fait 35 blessés dont un supporter anglais entre la vie et la mort.
Ces violences, qui ont éclaté samedi après-midi sur le Vieux-Port entre des supporters en majorité britanniques, mais aussi des Russes et des Français et se sont poursuivies jusque tard dans la nuit, feront-elles tache d'huile ?
A Nice, une bagarre a éclaté samedi soir entre des Niçois et des supporters nord-irlandais, faisant sept blessés dont un souffrant d'un traumatisme crânien, avant le match qui doit opposer dimanche après-midi la Pologne et l'Irlande du Nord.
Ce dimanche à 15h, le Parc des Princes à Paris accueillera le match Turquie-Croatie, deuxième des cinq rencontres, après Angleterre-Russie, classées "niveau 3" sur une échelle de risques de 4. Les trois autres sont Allemagne-Pologne (16 juin au Stade de France), Angleterre-Pays de Galles (16 juin à Lens) et Ukraine-Pologne (21 juin encore à Marseille).
Tous feront l'objet d'un dispositif de maintien de l'ordre renforcé. Après les violences de samedi à Marseille, "il n'y a pas de constat d'échec dans la mesure où l'intervention rapide et efficace des forces de l'ordre a permis de circonscrire les incidents", a estimé le commissaire Antoine Boutonnet, le chef de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), interrogé par l'AFP.
Vers 17h30 samedi, plus de trois heures avant le match Angleterre-Russie, un supporter anglais a reçu "des coups de barre de fer, vraisemblablement à la tête", selon une source policière. Un CRS a tenté de le ranimer sur place avant qu'il ne soit évacué vers l'hôpital. Son pronostic vital est engagé, selon le préfet de police Laurent Nunez. Trois autres personnes sont considérées comme "grièvement blessées" par la préfecture de région, sans que leur pronostic vital ne soit engagé.
Vers 0h30, de nouveaux incidents ont éclaté sur le Vieux-Port, où avaient convergé jeunes marseillais, supporters anglais et quelques supporters russes, à l'issue du match qui s'est conclu sur un nul (1-1). Les autres rencontres de samedi Albanie-Suisse (0-1) et pays de Galles - Slovaquie (2-1) sont passées complètement au second plan.
Les CRS ont à plusieurs reprises tiré des grenades lacrymogènes, notamment pour permettre la fermeture des derniers bars, puis autour de la Canebière, où des jeunes se livraient à des courses avec la police, a constaté l'AFP. Au terme de la journée, le bilan était de six interpellations, selon le préfet de police. Quelque 1.200 policiers étaient mobilisés.
L'intérieur du Vélodrome lui-même n'a pas été épargné par les scènes de violence: à la fin d'Angleterre-Russie, des échauffourées ont éclaté entre les supporters des deux camps, après une charge des Russes - dont le pays organisera le Mondial-2018 - contre les Anglais.
Même si ces incidents n'ont rien de comparable avec le degré de violence atteint en ville quelques heures plus tôt, ces images font mauvais effet à l'intérieur d'un stade où se déroule une partie du troisième événement sportif mondial.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a assuré dans un communiqué que ce risque "était pleinement pris en compte" par ses services, "au même titre que les autres menaces, terroristes notamment".
L'UEFA, instance suprême du foot européen qui gère l'Euro-2016, a "fermement condamné" les "actes de violences" à Marseille, perpétrés par des "gens qui n'ont rien à faire dans le football". Lors de précédents Euros, l'UEFA avait menacé de sanctionner l'Angleterre (2000) et la Russie (2012) après des violences impliquant leurs supporters.
Les journaux français et anglais ont exprimé leur "honte". Pour L'Equipe, "l'Euro est déjà gagné par la peur". "Retour aux années noires", titre le supplément sport du Mail on Sunday.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.