Evacuation de la "Jungle" de Calais : la préfecture dément vouloir bloquer l'accès aux journalistes
La préfecture du Pas-de-Calais a affirmé ce lundi 24 "ne rien avoir à cacher" à l'opinion, en réponse aux trois syndicats de journalistes dénonçant des mesures "coercitives" à l'encontre de la presse couvrant le démantèlement de la "Jungle" de Calais.
"L'État, qui n'a rien à cacher d'une opération humanitaire préparée de longue date, ne peut à la fois se voir reprocher une présence excessive de la presse et en même temps d'entraver le travail des journalistes", déclare la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué.
Cette mise au point fait suite à la réaction de trois syndicats de journalistes, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT Journalistes, qui ont dénoncé dimanche les "mesures coercitives" décidées par les autorités pour le démantèlement de la "Jungle" de Calais, estimant qu'elles allaient "entraver la liberté de mouvement des journalistes". Ces syndicats ont exprimé "leur très vive inquiétude" devant des mesures qui, selon eux, ne peuvent que "donner à croire que les pouvoirs publics ne veulent pas de témoins!"
La préfecture rappelle que cette opération de "mise à l'abri de milliers de personnes" implique "une logistique d'ampleur" entre les services de l'Etat, les forces de l'ordre et les bénévoles. "Comme les journalistes", ils ont besoin de "pouvoir travailler dans des conditions viables, qui permettent la pleine information des migrants et leur bonne orientation: c'est l'objectif de cette opération".
Calais : les journalistes sous haute surveillance pour l’opération «nettoyage» de la junglehttps://t.co/4z5MFZo6Na pic.twitter.com/kgns6ujmuy
— SNJ-CGT (@SnjCgt) 23 octobre 2016
Les journalistes "peuvent compter sur les services de la préfecture du Pas-de-Calais qui s'efforcent de concilier au mieux la pleine possibilité pour eux de rendre compte de cette opération et le bon déroulement de l'opération elle-même, dans l'intérêt des migrants", a-t-elle encore assuré.
Selon le dernier décompte de la préfecture, plus de 700 journalistes se sont accrédités à cette heure pour couvrir le démantèlement de la "Jungle" de Calais, plus grand bidonville de France où vivent de 6.400 à 8.100 migrants selon les sources.
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