Jungle de Calais : les migrants informés de la vaste opération de démantèlement
Les services de l'État ont commencé dimanche après-midi à informer officiellement les migrants de la "Jungle" de Calais de l'imminence de son démantèlement, qui doit débuter lundi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des représentants de plusieurs de ces services se sont rendus dans le centre d'accueil provisoire (CAP), des conteneurs installés au milieu de la "Jungle", pour préciser les modalités de cette énorme opération, qui doit vider le campement de ces 6.400 à 8100 habitants, selon les comptages.
Vendredi 21, l'arrêté d'expulsion de la préfecture avait déjà été placardé dans plusieurs points du camp. Mais dimanche, l'information s'est intensifiée avec la distribution de flyers aux migrants.
Écrits en plusieurs langues, ces flyers indiquent notamment comment se rendre au hangar situé à quelque 300 m du campement, d'où partiront lundi les cars à destination de plusieurs centres d'accueil et d'orientation (CAO) en France.
Les migrants doivent se rendre dès 08H00 lundi devant ce hangar, un sas qui sera ouvert tous les jours de 8H00 à 20H00. À l'extérieur seront organisées quatre files d'attente bien identifiées: pour les majeurs, pour les mineurs sans famille, pour les familles et pour les personnes vulnérables (malades, femmes enceintes...).
Les migrants recevaient également des bandes dessinées expliquant le dispositif des CAO.
Cette distribution, qui doit durer toute l'après-midi, était effectuée par des membres de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), de la Vie active, association mandatée par l'État pour gérer le centre d'accueil provisoire (CAP) et le centre d'accueil Jules-Ferry, et de l'Audasse, autre structure soutenue par l'État.
"On leur dit que le départ, c'est demain a partir de 08H00", indique un salarie d'Audasse. "On leur confirme qu'il faut se tenir prêts pour demain", ajoute Serge Szarzyncki, directeur de la cohésion départementale.
Iacub, un Soudanais de 20 ans, assure qu'il est au courant: "j'y serai a 07H00" dit-il.
Karhazi, un Afghan, lui, ne veut pas partir. "On le sait tout ça. Il faudra nous forcer pour partir. Nous on veut aller en Grande-Bretagne. Pourquoi n'y a t-il rien de prévu pour les majeurs?", lance-t-il.
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