Gaza : Ibrahim Abou Thuraya, amputé des deux jambes, tué par l'armée israélienne
Il est désormais le symbole de la colère des Palestiniens en réponse à la reconnaissance de Jérusalem comme "capitale éternelle" de l'Etat d'Israël. Ibrahim Abou Thuraya a été tué par des tirs de Tsahal vendredi 15 alors qu'il défiait des soldats israéliens le long d'une clôture de sécurité qui sépare l'Etat hébreu de la bande de Gaza. Il se déplaçait en fauteuil roulant.
Amputé des deux jambes suite à une frappe aérienne de Tsahal le 11 avril 2008, il n'avait pas renoncé à défier les soldats les soldats. Une courte vidéo visionné plus d'un million de fois depuis son décès, le montre assis sur son fauteuil roulant, brandissant un drapeau palestinien ou levant les bras vers le ciel en signe de victoire, parmi un petit groupe d'adolescents. Sur une autre séquence, on le voit se hisser à la force des bras au sommet d'un pylône afin d'y brandir le drapeau de la Palestine.
"Cette terre nous appartient, nous ne céderons pas. L'Amérique doit renoncer à sa décision", avait-il proclamé dans une autre vidéo à propos de l'annonce du président Trump sur la Ville sainte.
Depuis son amputation, le jeune homme œuvrait à nourrir ses frères et sœurs en officiant comme laveur de vitres de voitures.
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>Samedi 16, des milliers de Palestiniens se sont réunis à Gaza pour les funérailles de celui qui avait fait part à ses proches de son souhait de "mourir en martyr pour Jérusalem". Symbole éminemment politique, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, s'est joint à sa famille pour porter son linceul jusqu'à sa dernière demeure. Ibrahim Abou Thurya n'appartenait toutefois pas au mouvement islamique ni à aucune autre organisation palestinienne.
"Je suis fier que mon fils ait fait face aux Israéliens le torse bombé, et sans armes. Il a donné sa vie pour Jérusalem", a réagi son père, cité par Le Monde.
Voir également: Raids israéliens contre le Hamas après des tirs de roquettes depuis Gaza
De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de la mort du jeune Palestinien handicapé, notamment pour comprendre pourquoi les soldats ont tiré à balles réelles au lieu des balles en caoutchouc. Avec cette question qui reste en suspend: un homme aux capacités motrices plus que limitées représente-t-il une menace?
"L'utilisation de balles réelles est requise uniquement lorsque les forces identifient une menace significative pour la vie des soldats ou pour les systèmes de sécurité essentiels", a souligné un communiqué de Tsahal.
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