Lyon : victime d'une agression homophobe, personne n'intervient, pas même la police

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La rédaction de France-Soir
Publié le 10 octobre 2018 - 10:27
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Un des deux agresseurs présumés d'un couple de policiers mercredi soir à Othis (Seine-et-Marne), hors de leur service, a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris vendredi de source proche
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© Philippe HUGUEN / AFP/Archives
Simon et ses amis ont été victimes d'une agression homophobe en plein centre-ville de Lyon dans l'indifférence générale.
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Un jeune homme et ses amis ont été victimes d'une agression homophobe en plein centre-ville de Lyon. La police n'a pas souhaité se déplacer sur place après les violences.

C'est un immense sentiment de solitude qui habite Simon, un jeune lyonnais, victime d'une agression homophobe dimanche 7 dans le centre-ville de la capitale des Gaules. En effet, il a été violenté en raison de son orientation sexuelle par quatre jeunes alors qu'il se trouvait avec amis. Les faits se sont déroulés devant une trentaine de personnes qui ne sont pas intervenues. La police n'a pas daigné se déplacer.

Les faits se sont déroulés place Bellecour alors que le groupe d'amis sortait d'un fast-food. Quatre hommes d’une vingtaine d’années ont commencé à les interpeller par des moqueries homophobes. "Ils nous ont d’abord dit «salut les filles». Vu que nous n’étions qu’entre hommes, nous avons immédiatement compris l’allusion. Quand nous sommes retournés, ils nous ont lancé «sales pédés»", a témoigné Simon à 20 Minutes. Il n'a pas voulu laisser passer cette insulte et une rixe a commencé lorsqu'il a menacé d'appeler les forces de l'ordre.

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"L’un des jeunes s’est approché de moi pour m’empêcher d’appeler et alors que je me retournais pour ranger mon téléphone, il m’a porté un coup de poing très violent sur la nuque", a-t-il souligné, précisant qu'un de ses amis a également reçu des coups. Une foule de trentaine de badauds s'est rapidement formé autour de l'agression. Aucune personne n'est intervenue pour porter assistance aux victimes. Simon a assuré également avoir entendu "des rires". Les agresseurs finissent par prendre la fuite et il appelle alors les forces de l'ordre.

A sa grande stupéfaction, le fonctionnaire de police au téléphone lui demande de suivre ses agresseurs dans le métro pour confirmer qu'ils sont toujours sur place. Malgré les coups qu'il vient de subir, Simon rassemble son courage et descend dans la station. "J’ai fait quelques pas dans l’entrée du métro. J’ai expliqué (au policier, NDLR) que je ne les voyais pas. Le fonctionnaire m’a alors répondu que les agresseurs étaient sans doute partis et que, du coup, la police ne viendrait pas", a raconté la victime qui s'est vu prescrire trois jours d'ITT.

"Très souvent, on ne va pas porter plainte parce qu’on a peur du regard des policiers en face. Mais quand on subit une agression aussi violente et que les policiers, en plein centre de Lyon, expliquent qu’ils ne peuvent pas se déplacer (…), c’est fortement décourageant", a expliqué Simon au quotidien. Il a porté plainte dans l'espoir que ses agresseurs soient retrouvés, grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance.

Voir:

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