Naufrage mortel sur la Seine : début du procès pour le pilote d'un bateau-mouche
L'accident est rarissime. En 2008, un bateau-mouche avait percuté une embarcation de plaisance, tuant dans la collision deux passagers. Son pilote, Florent Bonnin, comparaît devant la 10e chambre correctionnelle de Paris à partir de ce lundi 2 mars pour "homicides et blessures involontaires", "excès de vitesse" et "usage de stupéfiants" car il avait été contrôlé positif au cannabis suite à l'accident. Le procès durera quatre demi-journées.
L'histoire remonte au 13 septembre 2008. Ce soir-là, le bateau-mouche La Besogne, long d'une soixantaine de mètres, entre en collision avec une petite embarcation, L'Alcyone, à bord de laquelle se trouvent douze passagers, dont six enfants. La violence est telle que l'embarcation sombre au fond de la Seine. Son pilote de 47 ans et un enfant de six ans sont emportés au fond du fleuve malgré leur gilet de sauvetage. Leur décès sera constaté dans la nuit.
Pour les familles des victimes, qui dénoncent de graves erreurs commises par le pilote du bateau-mouche, le drame aurait pu être évité. L'avocate des parents du petit garçon décédé, Aurélie Cerceau, attend ainsi du procès une reconnaissance de "la totale responsabilité" des deux sociétés et du pilote de La Besogne. Pour elle, Florent Bonnin aurait pu décélérer au moment où il a vu l'embarcation. Elle accuse le pilote d'avoir voulu boucler dans les temps son parcours touristique en allant vite alors que la vitesse est limité à 12 km/h sur la Seine.
Les explications sont totalement différentes du côté de la défense. Pour les avocats du pilote, la faute revient à la petite embarcation de plaisance. Selon eux, les passagers auraient été trop nombreux à bord et le bateau aurait été victime d'un problème technique. Quant aux traces de cannabis, le pilote les explique par une consommation datant de la veille.
Mais pour l'instant, tout semble accabler le pilote du bateau-mouche. La juge d'instruction s'est appuyée sur une expertise pour considérer que L'Alcyone n'était pas entravée au moment de l'accident et que Florent Bonnin avait manqué à son devoir de vigilance, d'où son renvoi en correctionnelle. Toutefois, la responsabilité pénale de la Compagnie des bateaux-mouches, propriétaire du navire, et de la société Européenne d’armement et d’affrètement (EAA), qui gérait l’équipage, n’a pas été retenue par la juge d'instruction.
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