Paris - Policier attaqué à Notre-Dame : l'étrange profil de Farid Ikken, doctorant se revendiquant de Daech
L'homme qui a blessé mardi 6 un policier avec un marteau devant Notre-Dame de Paris avant d'être neutralisé par les tirs d'un autre fonctionnaire était toujours hospitalisé ce mercredi 7. Des vérifications doivent encore être effectuées, mais tout indique qu'il s'agirait d'un certain Farid Ikken. C'est en tout ca le nom qui figure sur le titre de séjour retrouvé sur lui, rapporte LCI.
Il est né en Algérie en janvier 1977 et est inscrit comme doctorant en sciences de l'information à Metz (est de la France). Il préparait une thèse sur le journalisme et les élections dans les pays d'Afrique du Nord.
Il n'y avait chez lui "aucun signe extérieur d'une adhésion excessive à l'islam", a estimé son directeur de thèse, Arnaud Mercier, toutefois intrigué par son silence depuis le mois de novembre: "Ca veut dire que sans doute il y a eu un mouvement de rupture cet automne", a-t-il expliqué sur la chaîne BFMTV. "Quand je l'ai connu, c'est quelqu'un qui était pro-occidental et pro-valeurs démocratiques, qui croyait beaucoup à la mission des médias", a ajouté le professeur.
L'homme revendique pourtant le caractère terroriste de son acte. Il a en effet frappé le policier en criant "pour la Syrie". Il se présente lui-même comme un "soldat du califat" et une vidéo dans laquelle il prête allégeance à l'Etat islamique (Daech) aurait été retrouvée lors de la perquisition menée mardi soir dans une résidence étudiante de Cergy (Val d'Oise), où l'homme occupait un logement.
Daech n'avait pas encore revendiqué l'attaque ce mercredi matin. Le terme de "soldat du califat" fait référence dans le langage de l'organisation terroriste à des individus qui agissent en son nom sans pour autant avoir nécessairement été entraînés ou directement pilotés par Daech (qualifiés eux de "lions du califat").
Ce profil rompt avec ceux déjà observés chez la plupart des auteurs d'actes terroristes en France et en Europe. S'il n'est pas possible de dresser de portrait "type", l'âge (40 ans) ou le fait que Farid Ikken n'était connu ni des services de renseignement ni de la justice pour des faits de droit commun, ni même pour une tendance à la radicalisation, dénotent. De même que le fait qu'il ne semblait pas en rupture avec la société.
La question de la frontière entre le véritable fanatisme religieux ou le basculement psychologique qui trouverait un écho dans le message de haine de Daech s'était cependant déjà posée dans certains cas.
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