Pédophilie dans l'Eglise : le prêtre niçois pourrait avoir fait "un très grand nombre de victimes"
Faut-il s'attendre à un nouveau scandale de pédophilie de grande ampleur au sein de l'Eglise de France. Ce lundi 5, le parquet de Nice a évoqué "un très grand nombre de victimes potentielles" dans l'enquête concernant un prêtre accusé d'attouchements sexuels par un homme de 41 ans.
Des informations qui pourraient être d'autant plus importantes pour la suite de l'affaire qu'en l'état actuel des choses, le curé ne peut pas être poursuivi. Les seuls accusations qui pèsent pour l'instant sur lui évoquent des faits qui sont aujourd'hui prescrits.
En matière d'agression sexuelles sur mineur (il n'est pour l'instant pas question de viol dans cette affaire), la prescription court à partir de la majorité des victimes. Elle est de 10 ans pour les victimes de plus de 15 ans, de 20 ans pour les plus jeunes (source gouvernement).
Voir: Nice - une plainte pour attouchements sexuels vise un curé
"Il y a certainement des faits qui sont prescrits aujourd’hui, mais d’autres qui ne le sont pas. Cela fait partie des investigations en cours, de vérifier quand ça s’est passé, quel âge avaient les victimes", a fait savoir le procureur cité par Le Monde.
Cette crainte d'un important nombre de victimes est renforcée par le fait que le prêtre en question a longtemps exercé dans plusieurs établissements scolaires privés. Ce n'est qu'à la lumière de la première plainte que le diocèse lui a retiré "tout ministère auprès des jeunes, notamment dans l’enseignement catholique (...) à titre strictement préventif".
La possible absence de poursuite ne devrait cependant pas suffire à éteindre la polémique si de nombreuses victimes venaient à être identifiées. L'Eglise catholique de France a depuis l'affaire Preynat/Barbarin reconnu des erreurs et pris des mesures visant à mettre fin à ces abus et à la loi du silence qui les a souvent entourés. Une nouvelle affaire importante remettrait en cause cette politique.
Au-delà de la question de la pédophilie dans l'Eglise, un tel scandale pourrait plaider pour une réforme de la prescription des délits et crimes sexuels que certains souhaitent voir portée à 30 ans après les faits pour les adultes et après la majorité pour les mineurs.
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