Prêtre assassiné : messe interreligieuse à Rouen, chrétiens et musulmans mélangés

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 31 juillet 2016 - 13:39
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Un millier de fidèles catholiques et musulmans sont venus assister ce dimanche à la messe organisée dans la cathédrale de Rouen pour rendre hommage au père Jacques Hamel.
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Un millier de fidèles catholiques et musulmans sont venus assister ce dimanche à la messe organisée dans la cathédrale de Rouen pour rendre hommage au père Jacques Hamel, cinq jours après son assassinat en pleine messe par deux djihadistes, dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray.

A 10h, quelque 900 fidèles se pressaient à l'intérieur de la cathédrale, où des places avaient été réservées pour les habitants de Saint-Etienne-du-Rouvray, la messe ayant été annulée dans cette paroisse pour leur permettre de se retrouver plus nombreux à Rouen. A l'extérieur, des militaires surveillaient l'entrée de la cathédrale.

Parmi les fidèles, une centaine de musulmans avaient répondu à l'appel du français du culte musulman (CFCM) qui a invité responsables de mosquées, imams et fidèles à se rendre dimanche à la messe pour exprimer "solidarité et compassion". "Amour pour tous, haine pour personne", pouvait-on lire sur une affiche accrochée à l'intérieur du lieu de culte par une association musulmane.

Samedi, des veillées inter-religieuses s'étaient tenues dans le pays, traumatisé par l'assassinat mardi matin du père Jacques Hamel, 85 ans. Dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, face au portrait du père Hamel ceint de bouquets de fleurs, fidèles catholiques et musulmans ont écouté avec attention les paroles d'apaisement du père Moanda, qui a rappelé que "la fraternité existe entre les deux religions". A Bordeaux, 400 personnes de toutes confessions ont participé à "un temps de recueillement et de prière" à l'église Notre-Dame.

Sur le plan politique, le Premier ministre Manuel Valls estime dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, que si "l'islam a trouvé sa place dans la République", il y a "urgence" à "bâtir un véritable pacte" avec la deuxième religion de France. Selon M. Valls, malgré "l'échec" de la Fondation pour l'islam de France créée il y a plus de dix ans "pour réunir en toute transparence les fonds nécessaires" à son développement, il faudrait "revoir certaines règles pour tarir les financements extérieurs et accroître en compensation les possibilités de levées de fonds" dans le pays.

Dans une autre tribune au JDD, une quarantaine de personnalités musulmanes de France se disent "concernées par l’impuissance de l’organisation actuelle de l’islam de France, qui n’a aucune prise sur les événements".

L'enquête, quant à elle, se poursuit avec les gardes à vue de deux personnes, le cousin de l'un des deux tueurs et un réfugié syrien, tandis que celle d'un mineur de 16 ans a été levée.

Elle s'attache à mettre au jour le milieu dans lequel évoluaient les deux djihadistes, Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, âgés de 19 ans. Ils avaient été repérés chacun de leur côté par les services de renseignement sans que leur passage à l'acte imminent n'ait été détecté.

Selon La Voix du Nord et Le Parisien de dimanche, les deux jeunes se sont rencontrés via le système de messagerie chiffrée Telegram, utilisé par Adel Kermiche et sur laquelle il aurait décrit par avance le mode opératoire de l'attentat, mentionnant "un couteau" et "une église".

Le mineur de 16 ans qui est sorti de garde à vue n'en a toutefois pas fini avec la justice: des documents de propagande djihadiste ont été trouvés dans son téléphone ainsi que dans son ordinateur. Ces éléments ont été transmis par le parquet de Paris à son homologue de Rouen, territorialement compétent.

Son frère intéresse les enquêteurs: proche de l'un des deux tueurs, Adel Kermiche, il est parti dans la zone irako-syrienne en 2015 et les services antiterroristes se demandent s'il a pu jouer un rôle depuis la Syrie dans l'attentat de mardi.

Par ailleurs, un mineur de 17 ans qui avait cherché à partir en Syrie avec Adel Kermiche en 2015 a été arrêté récemment à Genève lors d'une seconde tentative, et remis à la France où il a été emprisonné, a indiqué samedi une source proche de l'enquête.

Un autre homme de 19 ans fiché "S" (signalé pour radicalisation) et arrêté le 25 juillet dans une enquête distincte des services de renseignement, a été mis en examen vendredi. Une vidéo d'Abdel Malik Petitjean, dans laquelle celui-ci prêtait allégeance à l'EI et évoquait "une action violente", avait été trouvée dans un téléphone à son domicile.

Une autre enquête est en cours, dans laquelle un Français de 20 ans a été interpellé. Il s'était rendu en Turquie début juin avec Petitjean avant d'être refoulé comme lui.

Dans une interview à l'hebdomadaire La Vie, les deux religieuses qui avaient été retenues à l'intérieur de l'église ont raconté qu'un dialogue s'était engagé avec les deux djihadistes après l'assassinat du prêtre. "Tant qu'il y aura des bombes sur la Syrie, nous continuerons les attentats", leur a dit l'un des deux hommes.

 

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