Prêtre égorgé : le père adoptif d'Abdel Malik Petitjean s'est présenté à la police
Une perquisition a été menée au domicile bordelais de Franck Petitjean, son ordinateur a été saisi et examiné mais "rien de spécial" n'a été découvert et "aucune mesure coercitive n'a été menée à son encontre", a-t-on ajouté de même source.
Selon Sud Ouest, qui a révélé l'information sur son site internet, Franck Petitjean n'est pas le père naturel d'Abdel Malik et l'avait reconnu en 1997 devant l'état-civil "alors que celui-ci n'avait que 5 ou 6 mois". C'est par son frère qu'il a appris que son fils était le terroriste abattu à la sortie de l'église avec Adel Kermiche après avoir tué le père Jacques Hamel et blessé un paroissien.
"Ça m'a brisé, cela fait deux jours que je ne dors plus", a ajouté Franck Petitjean, qui a assuré l'éducation de son fils jusqu'à son divorce en 2011. Venu ensuite s'installer à Bordeaux, où il travaille comme soudeur, il a assuré à Sud Ouest qu'il n'avait pas vu son fils "depuis un peu plus de trois ans". "J'ai été surpris. Malik était adorable. Crédule. Daech (acronyme arabe de l'organisation terroriste Etat Islamique, ndlr) lui a monté la tête, retourné le cerveau. Je l'ai eu au téléphone au début du mois de juillet, il était avec son cousin à Nancy. Il m'a dit qu'il voulait venir en vacances à Bordeaux au mois d'août", le cite encore Sud Ouest.
Abdel Malik Petitjean, Savoyard de 19 ans, sans casier judiciaire, était connu depuis peu des services antiterroristes. Il avait été signalé par la Turquie fin juin après avoir pénétré dans le pays et une fiche "S" avait été émise à son encontre le 29 juin. Des vidéos récentes d'allégeance de Petitjean à l'EI, qui a revendiqué l'attentat, ont été retrouvées. "Malik était quelqu’un de très gentil. Tous ses collègues de travail, ses copains, disent qu’il était poli et serviable", a encore dit M. Petitjean. "Il était gardien de but dans l’équipe de football. Franchement, c’était un bon gamin. II voulait travailler comme commercial".
Mais, a-t-il ajouté, "il y a trois mois et demi environ mon ex-femme m’a appelé en me disant qu’elle était convoquée par l'imam d’Aix-les-Bains avec Malik. Elle m'a expliqué qu'il traînait avec des barbus. Quand j’ai voulu mettre mon fils en garde, il m'a répondu que j'étais raciste. En trois mois, ils l'ont endormi et lui ont retourné le cerveau. Dans la famille et dans son entourage personne n’a rien vu", a-t-il dit.
"Maintenant j'ai peur pour ma fille", née de sa relation avec la mère d'Abdel Malik. "Je n’ai aucune nouvelle. J'ai peur qu'elle se venge car elle était très proche de son frère. Je tire la sonnette d'alarme pour la sortir de là", a ajouté Franck Petitjean, craignant qu'elle soit enrôlée à son tour et "prenne le même chemin" que son frère.
La sœur d'Abdel Malik Petitjean et l'ami de cette dernière, interpellés mercredi, ont été relâchés jeudi soir. "Ils ont livré des indications intéressantes sur son parcours, mais aucun élément ne montre leur implication dans les faits", selon une source proche de l'enquête. En revanche, un Français de 30 ans, également dans l'entourage familial de Petitjean et qui réside en Meurthe-et-Moselle, était toujours en garde à vue. Les enquêteurs cherchent à savoir "s'il aurait pu avoir connaissance d'un projet d'attentat fomenté par le tueur".
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