Projet d'attentat en France : Reda Kriket mis en examen par un juge antiterroriste

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 mars 2016 - 20:57
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Les menottes.
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Reda Kriket a été mis en examen ce mercredi par un juge antiterroriste à Paris.
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Le djihadiste présumé Reda Kriket, au centre de l'enquête sur un projet d'attentat en France aux contours encore inconnus, a été mis en examen ce mercredi par un juge antiterroriste à Paris.

Le Français de 34 ans, déjà condamné en Belgique dans une affaire de filière djihadiste vers la Syrie, a été mis en examen pour plusieurs chefs, notamment pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Il doit encore comparaître devant un magistrat spécialisé qui statuera sur une éventuelle détention provisoire.

Le procureur de la République de Paris, François Molins, doit s'exprimer à 19H30 sur cette affaire, qui s'est développée avec des opérations antiterroristes en Belgique et aux Pays-Bas et la découverte d'armes, d'explosifs et de munitions en grandes quantités.

Reda Kriket, soupçonné d'avoir séjourné dans les rangs de l'Etat islamique (EI) en Syrie, a été déféré après six jours de garde à vue. Cette durée exceptionnelle ne peut être décidée par la justice qu'en cas de risque imminent d'attentat ou pour les nécessités de la coopération internationale.

Il avait été arrêté jeudi à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), deux jours après les attentats de Bruxelles et moins d'une semaine après l'arrestation par la police belge de Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris le 13 novembre. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé la mise "en échec (d')un projet d'attentat en France conduit à un stade avancé", sans donner de détails.

Le même jour, une perquisition menée dans un appartement à Argenteuil (Val d'Oise) a conduit les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à un véritable arsenal: cinq kalachnikovs, un fusil mitrailleur, sept armes de poing, des chargeurs, ainsi que du TATP, l'explosif artisanal prisé par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) et des litres d'eau oxygénée, acétone et acide, ses composants.

Reda Kriket a d'abord déclaré que ces armes étaient destinées au grand banditisme, avant d'exercer son droit au silence depuis lundi, selon une source proche de l'enquête. Condamné à de multiples reprises en France pour des faits de violences ou de vol, notamment à cinq ans de prison au tribunal de Nanterre en 2005 pour sa participation à une expédition punitive, il n'est pas non plus un inconnu des services antiterroristes.

Il a été condamné en son absence en juillet 2015 en Belgique au procès d'une filière djihadiste vers la Syrie, dont l'un des principaux prévenus, lui aussi absent, était Abdelhamid Abaaoud, figure des djihadistes francophones de l'EI et l'un des organisateurs présumés des attentats de Paris le 13 novembre, tué quelques jours après, dans une opération policière.

L'enquête sur le projet d'attentat s'est déplacée en Belgique et surtout aux Pays-Bas, où un autre suspect, Anis B., 32 ans, visé par un mandat d'arrêt de la justice française, a été arrêté dimanche à Rotterdam. Cet homme est soupçonné d'avoir séjourné dans les rangs de l'EI en Syrie avec Reda Kriket.

Pendant les perquisitions, ont été retrouvés pas moins de 45 kg de munitions de calibre 7,62, du type de celles utilisées avec des kalachnikovs, selon des sources policière et proche de l'enquête. Anis B. s'est opposé à sa remise à la France, une procédure qui peut prendre un maximum théorique de 90 jours.

En Belgique, deux hommes, Abderrahmane Ameuroud et Rabah N., arrêtés vendredi à Bruxelles, ont été inculpés et placés en détention provisoire. Les enquêteurs étudient leurs liens avec Reda Kriket mais, à ce stade, la justice française n'a pas délivré de mandat d'arrêt à leur encontre.

Abderrahmane Ameuroud avait déjà été condamné à Paris en 2005 au procès d'un réseau accusé d'avoir apporté un soutien logistique au départ en Afghanistan des assassins du commandant Massoud, tué le 9 septembre 2001, deux jours avant les attentats contre le World Trade Center à New York.

Si des liens ont été établis entre Reda Kriket et Abdelhamid Abaaoud, jugés au même procès en juillet 2015 parmi une trentaine de prévenus, l'enquête sur le projet d'attentat est une procédure distincte de celles sur les attentats de Bruxelles, qui ont fait 32 morts le 22 mars, et sur les attentats de Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre.

Cette enquête avait été ouverte en novembre sur le possible séjour en Syrie d'un djihadiste présumé, expulsé un peu plus tôt de Turquie.

 

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