Puisseguin : le poignant témoignage d'un rescapé
Le pays est encore sous le choc du terrible accident entre un car et un camion qui a fait 43 morts vendredi 23 à Puisseguin en Gironde. Seuls huit passagers du car ont réussi à échapper à la mort, dont deux toujours dans un état grave ce samedi matin. L'un des survivants les moins atteints par le drame a accepté de témoigner dans le journal Le Parisien. Jean-Claude Leonardet et sa femme, Josette, faisaient partie du club des retraités partis du village de Petit-Palais pour une excursion dans les Pyrénées-Atlantiques.
"Ça faisait plus de dix ans qu'on participait aux activités du club, donc on se connaissait très bien. On jouait aux cartes, on organisait des repas, on jouait au loto. On devait justement en faire un dimanche mais il n'aura jamais lieu. Ce bilan, c'est vraiment très dur", explique, profondément touché, Jean-Claude, ancien charpentier de 73 ans.
Quant aux circonstances de l'accident, il n'est pas sûr mais se souvient parfaitement du départ de feu. "On roulait depuis seulement un quart d'heure à une allure modérée et tout est allé très vite", raconte-t-il de retour à son domicile au terme d'une éprouvante journée. "Comme on était assis au milieu du car, je n'ai rien vu des circonstances de l'accident. J'ai simplement ressenti l'impact. Le car est resté debout mais le plus impressionnant, c'est que le feu a démarré tout de suite. C'était comme un éclair", témoigne-t-il.
Lors de l'accident, Jean-Claude a réagi immédiatement: "j'ai tout de suite pensé à défaire ma ceinture de sécurité puis celle de ma femme. Ensuite j'ai levé l'accoudoir et on s'est enfuis au plus vite en passant par la porte au milieu du car". Et d'ajouter, ému: "au départ, comme on était dans le noir, je n'ai pas vu ma femme. J'ai crié +Jojo, Jojo+, mais heureusement elle m'a tout de suite répondu, elle était à mes côtés".
Une fois sa femme à l'abri, n'écoutant que son courage, Jean-Claude a replongé dans le brasier avec un jeune automobiliste: "Je suis revenu et il y avait une personne sur les marches qu’on a tirée avec le monsieur. Une personne puis deux. Mais, il faisait tellement chaud... C'était comme un éclair", se souvient-il. "C'était déjà embrasé lorsqu'on est sortis. On n'a pas pu y retourner car le feu et la fumée envahissaient tout. Ça pétait de partout: les pneus, les vitres... Il n'y avait plus rien à faire", regrette l'ancien charpentier. Et de souligner le sang-froid du chauffeur, qui a eu le bon réflexe d'ouvrir les porte: "si les portes du bus n'avaient pas été ouvertes, on y passait tous. Tous, tous, tous".
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