Rennes : surveillante de prison, elle approvisionnait les détenus en drogue et en alcool
Une surveillante de la prison de Rennes-Vezin (Ille-et-Villaine), soupçonnée d’avoir fourni alcool, cannabis et téléphones portables à des détenus, a été mise en examen en fin de semaine dernière. L’information, révélée par Ouest France, a été confirmée par le procureur de la République de Rennes.
L’affaire débute le 3 février quand la surveillante de quarante ans est surprise dans l’enceinte de l’établissement pénitentiaire avec trois bouteilles de vodka et un téléphone portable."Les marchandises sont destinées à un détenu particulièrement surveillé", écrit le quotidien régional. La direction du centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet prévient alors les gendarmes.
Le domicile de la suspecte, qui travaille depuis 20 ans le secteur pénitentiaire, est perquisitionné. Les enquêteurs découvrent des factures prouvant l’achat d’une vingtaine de téléphones portables et d’une trentaine de litres de vodka.
En garde à vue, la femme a avoué "un certain nombre de remise d’alcool et de téléphones portables notamment", a indiqué le procureur. Présentée à un juge jeudi dernier, elle a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Elle a également été suspendue de ses fonctions par sa direction.
Les gendarmes de la brigade de Vezin enquêtent désormais pour savoir combien de détenus ont profité des largesses de la surveillante (qui procéderait à ce genre de trafic depuis un an déjà) et si elle avait des complices. Ses comptes et son train de vie seront examinés à la loupe afin de déterminer si elle a tiré un profit important de son "affaire" ou si elle agi "par compassion" envers certain détenus.
En attendant, cette affaire suscite une vive émotion au sein du personnel de la prison, qui a ouvert en mars 2010. Car c’est la première fois qu’un surveillant est mis en cause pour un délit de ce genre dans ce centre. "On sait que dans d'autres établissements des surveillantes ont déjà franchi la ligne jaune: cela jette le discrédit sur toute la profession qui connaît des conditions de travail difficiles. Certains détenus repèrent nos collègues les plus fragiles, et en profitent", a notamment confié un syndicaliste à Ouest France.
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