Saint-Denis : une femme kamikaze se fait exploser, une première en France
Alors que les attentats de vendredi 13 ont mobilisé des hommes kamikazes pour la première fois sur le sol français, les femmes, elles aussi, sont désormais concernées. Lors de l'assaut mené par la police ce mercredi matin à Saint-Denis contre une cellule djihadiste réfugié dans un appartement, une femme s'est fait selon les premiers éléments, aux alentours de 4h20, probablement pour ne pas être capturée vivante. Le sexe de la vicitme restait cependant à confirmer mercredi soir. Soupçonnée d'avoir été en contact et d'avoir hébergé, Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé des attentats de Paris, elle serait sa cousine et se prénommerait Hasna. Il s'agit de la première à mourir de la sorte en France mais aussi en Europe occidentale. Angoissant, ce nouveau mode opératoire inquiète d'autant plus que le groupe Etat islamique n'a pas pour habitude d'en utiliser ni en Irak ni en Syrie.
Si la kamikaze n'a pas fait de victime en actionnant son gilet explosif, de nombreuses femmes sont régulièrement utilisées par d'autres mouvements djhadistes dans le monde, pour perpétrer des attentats. C'est le cas notamment des insurgés tchétchènes. Arme privilégiée de la rébellion islamiste du Caucase du Nord, les femmes kamikazes ont régulièrement ensanglanté la Russie, notamment pendant la spectaculaire prise d'otages au théâtre de la Doubrovka en 2002 ou encore celle de l'école de Beslan en 2004. Certaines sont d'ailleurs surnommées "veuves noires" car elles agissent pour venger la mort de leur mari, frère ou père morts au combat lors des deux guerres de Tchétchénie.
Plus qu'inquiétant, ces dernières années, les vétérans djihadistes de Tchétchénie ont rejoint en masse les rangs de l'Etat islamique et occupent, du fait de leur expérience militaire, des postes importants au sein de la branche militaire de l'organisation. Ils sont loin d'être les seuls à utiliser des femmes pour des missions suicides, Boko Haram, le groupe djihadiste nigérian, y recoure également. Régulièrement, le groupe fait appel à de jeunes filles, très souvent forcées, pour ce type d'opération au Nigéria. Al-Qaïda y a eu également recours en Irak à partir de 2006.
Les femmes européennes, radicalisées, sont elles aussi concernées par ces opérations suicides. Au cours des années 2000, certaines d'entre elles ont profité des filières irakiennes pour aller combattre au côté d'Al-Qaïda. La plus connue reste encore aujourd'hui Muriel Degauque, une Belge de 38 ans, qui s'était fait exploser sur une route au nord de Bagdad, dans une attaque contre une patrouille de police en 2005.
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