Saint-Etienne-du-Rouvray : Adel K., un suspect à la radicalisation connue qui voulait "se faire une église"
Il était à peine majeur, avait tenté par deux fois de rejoindre la Syrie et avait parlé de se "faire une église": voici ce que l'on sait d'Adel K., l'un des deux auteurs présumés du meurtre ce mardi 26 d'un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
Une source proche de l'enquête a assuré mardi soir qu'un des deux assaillants avait été formellement identifié comme étant Adel K. Il était au moment des faits sous bracelet électronique. "On savait qu'il voulait aller en Syrie", a témoigné auprès de l'AFP un voisin de la famille à Saint-Etienne-du-Rouvray. Cet homme de 60 ans ne l'avait "jamais vu à la mosquée" qu'il fréquente tous les jours.
Le jeune homme, abattu mardi par la BRI, avait par deux fois, en 2015, tenté de rejoindre la Syrie, a indiqué à l'AFP la source proche de l'enquête. Il était encore mineur lors de sa première tentative, lors de laquelle il avait été interpellé lors de son transit en Allemagne.
Pour son second essai, le jeune homme, cette fois majeur, était passé par la Suisse et avait vu son voyage échouer en Turquie, où il avait été arrêté. Il avait ensuite été renvoyé en Suisse puis remis à la France.
Il avait alors été mis en examen et écroué pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, avant d'être libéré et placé sous bracelet électronique, a précisé la même source.
Après ces projets contrariés, le jeune homme a finalement préféré une cible plus proche. Mardi, à l'heure de la messe, il a fait irruption avec un complice dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Les deux assaillants ont pris en otages cinq personnes, avant d'égorger Jacques Hamel, prêtre auxiliaire de la paroisse, 85 ans. Un autre otage est très grièvement blessé, selon le ministère de l'Intérieur.
"Il ne nous parlait jamais", a confié le voisin de la famille du jeune homme. "Je l'ai vu pour la dernière fois vendredi. Il jouait au foot dans son jardin", a-t-il ajouté. Dans la ville, d'autres connaissances ont dressé un portrait contradictoire de l'assaillant présumé.
"Je ne suis pas étonné, il m'en parlait tout le temps", a déclaré sur RTL un adolescent qui a assuré faire partie de ses connaissances. "Il parlait d'islam, qu'il allait faire des trucs comme ça. Il m'a dit +je vais aller faire une église+ il y a deux mois. Je l'ai pas cru, il disait beaucoup de choses".
"C'était un jeune comme nous, je ne comprends pas comment il a basculé comme ça", a en revanche affirmé une autre connaissance à la radio. "Il s'est fait retourner le cerveau. Ce qu'il a fait, ça n'a rien à voir avec les musulmans. Il a fait ça de sa propre personne, il a déconné".
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