Tout est fait "pour empêcher" une tentative de suicide de Salah Abdeslam (Belloubet)
La ministre de la Justice a confirmé mercredi qu'il y avait bien une crainte d'une tentative de suicide concernant Salah Abdeslam, le seul membre des commandos jihadistes du 13 novembre 2015 encore vivant, incarcéré et placé à l'isolement à la prison de Fleury-Mérogis.
Interrogée sur l'existence d'une crainte d'une tentative de suicide du détenu le plus surveillé du pays, suivi 24h/24 par vidéo dans sa cellule, Nicole Belloubet a répondu sur LCI: "On fait tout pour la rendre impossible".
Mis en examen notamment pour assassinats terroristes, Salah Abdeslam apparaît comme un maillon essentiel dans la préparation et la réalisation des attentats, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés il y a quasiment deux ans jour pour jour, mais jusqu'à présent le détenu de 28 ans est resté muré dans le silence.
"Notre obsession c'est qu'il puisse être présenté à son procès, c'est cela que nous voulions sauver à tout prix", a expliqué la garde des Sceaux, indiquant que la date de ce procès en France n'était pas encore fixée.
Evoquant également un risque que Salah Abdeslam ne "sombre dans un dérèglement psychique profond", Nicole Belloubet a détaillé les conditions "d'assouplissement" de sa détention: "Il était placé dans un isolement absolu c'est-à-dire avec aucun bruit ne lui parvenant de l'extérieur, aucune vision de l'extérieur...+Assoupli+, ça veut simplement dire je crois qu'on a désobturé une fenêtre, rendu un contact, ne serait-ce que d'audition, possible avec le monde extérieur".
Enfin, Nicole Belloubet a affirmé que la France était "en train de vérifier les conditions de sécurité dans lesquelles il peut être accueilli en Belgique, pour voir comment nous pouvons le transférer en Belgique pour qu'il suive son procès qui, en principe, était prévu pour décembre ou janvier".
Il doit être jugé en Belgique du 18 au 22 décembre pour "tentative d'assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers", après la fusillade à Forest, dans l'agglomération bruxelloise, le 15 mars 2016, trois jours avant son arrestation à Molenbeek, quartier défavorisé de la capitale belge.
Contre toute attente, Abdeslam a souhaité comparaître à ce procès et la Belgique a officiellement demandé à la France qu'il lui soit remis pour être jugé dans la capitale belge. La réponse de la cour d'appel de Paris est attendue sous peu et il faudra ensuite, le cas échéant, fixer les conditions et les modalités exactes de ce transfèrement.
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