Un an après l'attentat, Nice se recueille et n'oublie pas

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Par AFP
Publié le 14 juillet 2017 - 16:29
Mis à jour le 15 juillet 2017 - 05:00
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Le président Emmanuel Macron salue le maire de Nice Christian Estrosi et son épouse Laura Tenoudji a
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© Laurent Cipriani / POOL/AFP
Municipale 2014
© Laurent Cipriani / POOL/AFP

Un an après l'attentat, la Promenade des Anglais s'est illuminée vendredi soir de 86 faisceaux lumineux, un par victime tuée, sous le regard d'une foule silencieuse, cosmopolite et familiale, venue conclure une longue journée d'hommage à laquelle a pris part Emmanuel Macron.

Du matin au soir, des gens ont pleuré ou revécu les heures dramatiques qui avaient endeuillé la ville après le traditionnel feu d'artifice du 14 juillet.

"Mon dieu, c'est fou, ça me donne le frisson", soupire Françoise. Des yeux, elle suit les 86 ballons blancs qui s'élèvent dans le ciel noir et scintillent plusieurs minutes dans la nuit, comme un feu d'artifice au ralenti.

Insouciante et gaie au passage des avions de la patrouille de France pendant le défilé militaire, l'ambiance a pris une coloration funèbre en fin d'après-midi, à la lecture du nom des 86 victimes tuées et de leur âge, de 2 à 92 ans.

La mâchoire serrée, chacun a écouté, immobile au pied d'un écran géant, installé pour la foule à quelques centaines de mètres de la tribune officielle réservée aux familles en deuil, entourées des élus et du chef de l'Etat.

Au nom de l'association des victimes Promenade des Anges, Pauline Murris, a évoqué le camion qui "a foncé dans la foule et déchiré la France". "Les dieux des uns et les étoiles des autres n'ont rien à voir là-dedans", a dit cette jeune femme qui a perdu une cousine dans le drame.

Tandis qu'elle suggère le pardon, un homme essuie ses larmes, des couples se soutiennent, des têtes s'inclinent.

Hakim Djaoued, 43 ans, est avec deux jeunes enfants. "Pour leur expliquer ce qui s'est passé", dit-il et parce qu'"il faut être solidaire avec les victimes, même de façon indirecte". Venue "par solidarité avec les familles endeuillées", Florence, 64 ans, souffle: "Ca aurait pu être nous". Elle était au feu d'artifice l'an dernier.

"On a une copine qui a perdu sa nièce. On est là pour la soutenir", explique Mariana, une Niçoise de 30 ans.

- 'Insoutenable' -

Brièvement, un incident éclate, une dame fait un malaise, une autre s'énerve et crie "Raciste, va! Votez Le Pen!", rappelant douloureusement le déferlement de haine sur les réseaux sociaux après le choc de l'attentat jihadiste commis il y a un an.

Sur la Promenade des Anglais, livrée au silence depuis le matin et pavoisée de drapeaux tricolores, des milliers de personnes sont venues se recueillir, couvrant plus de 22 livres d'or de messages de condoléances.

Dévoilée depuis le ciel, la devise française "Liberté Égalité Fraternité" est apparue en lettres monumentales bleu-blanc-rouge, composée de 12.000 tuiles déposées une à une par des anonymes sur le trottoir, à quelques centaines de mètres du lieu du massacre.

La mairie, qui travaille depuis un an à la résurrection touristique de la ville, avait vu les choses en grand pour cette journée hommage, démarrée dès jeudi soir par une grand messe solennelle à la cathédrale, en présence des représentants de tous les cultes. Une grande partie du centre-ville était piéton, la sécurité maximum.

Les fleuristes de Nice s'étaient cotisés pour distribuer des roses blanches. Sur un sommet de l'Himalaya, une expédition organisée par des proches de victimes a déposé 86 galets peints par des écoliers.

Des télévisions du monde entier étaient là et au micro, un homme en T-shirt jaune a lâché: "Voir des enfants morts, c'est insoutenable!", en désignant la chaussée qui était il y a un an jonchée de corps mutilés.

"Nous n'oublierons jamais cette barbarie monstrueuse", a assuré lors de la cérémonie officielle le maire de Nice Christian Estrosi, avant que le chef de l'Etat ne promette à son tour de ne pas abandonner les victimes, qu'il s'agisse de l'aide matérielle comme du "devoir de clarté" concernant le dispositif de sécurité déployé le soir de l'attentat et jugé laxiste par beaucoup.

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