Un militaire français déféré après des accusations de pédophilie au Burkina Faso
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris le 3 juillet dernier dans une affaire d’attouchements sexuels sur des petites filles de 3 et 5 ans, commis par un soldat français en mission au Burkina Faso. L’homme de 38 ans, commandant dans l’armée de l’air, avait été déployé sur place dans le cadre d’une opération antiterroriste nommée Barkhane en juin dernier. L’information judiciaire a été ouverte pour "agression sexuelle sur mineur de 15 ans" et "enregistrement d’images à caractère pornographique de mineur de 15 ans".
Alors qu’il se trouvait avec un confrère au bord de la piscine d’un hôtel de Ouagadougou, la capitale du pays, il aurait sympathisé avec une mère de famille et accepté l’invitation de celle-ci à venir boire un verre chez elle. Ce n’est que lorsqu’il est parti que la femme a découvert dans la mémoire d’une caméra oubliée sur place, des scènes filmées dans la piscine où l’on distinguerait des attouchements sur les deux petites filles. L’une d’elle était sa fille. Alerté par l’ambassade France, le ministère de la défense a immédiatement signalé l’affaire à la justice et suspendu les deux soldats "à titre conservatoire". "Même si la présomption d’innocence doit être respectée, (…) les informations connues rendent très vraisemblables les faits qui leur sont reprochés", a déclaré le porte-parole du ministère de la défense, Pierre Bayle. Après avoir été transférés à Paris et interrogés par la gendarmerie, le soldat de 38 ans a été déféré, tandis qu’aucune charge n’a été retenue contre son confrère, un autre commandant de l’air âgé de 36 ans.
Cette affaire intervient à la suite des révélations faites par The Guardian, sur des viols présumés commis par une quinzaine de soldats en Centrafrique. D’après un rapport de l’ONU dans lequel sont recensés les témoignages de plusieurs enfants, ces militaires auraient promis de l’argent et de la nourriture à de jeunes réfugiés en échange de fellations. François Hollande a cependant déclaré que l’affaire du Burkina Faso ne "devait pas être mis en rapport avec ce qui s'est passé en Centrafrique".
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