Victime d'une agression homophobe, la police l'accuse de "provocation"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 03 janvier 2019 - 16:23
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Le commissariat de police des Lilas, le 16 octobre 2018 en Seine-Saint-Denis
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© Bertrand GUAY / AFP
Un jeune victime d'une agression homophobe n'a pas pu porter plainte au commissariat de Lille.
© Bertrand GUAY / AFP
Un Montpelliérain de 34 ans a été agressé dans la rue alors qu'il marchait au bras de son compagnon à Lille mercredi dernier. La police a refusé qu'il porte plainte après ces violences homophobes sous prétexte "que se tenir par le bras était une provocation". Il témoigne.

Il ne comprend toujours pas pourquoi la police a refusé qu'il porte plainte. Mercredi 26 décembre, Farès Araoudiou, un Montpelliérain de 34 ans, a été agressé dans la rue à Lille alors qu'il se promenait au bras de son compagnon vers 22h.

Trois individus les ont insultés mais le trentenaire ne s'est pas laissé faire et une bagarre a éclaté. Il est parvenu à les faire fuir mais a tout de même eu une clavicule et deux côtes fêlées.

Le couple, choqué, a alors décidé d'aller porter plainte au commissariat central de Lille. En raison du plan vigipirate, le bâtiment n'était pas ouvert au public et les deux homosexuels ont donc dû expliquer l'agression dont ils venaient d'être les victimes à l'interphone.

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"On n'a pas voulu prendre ma plainte. Ils m'ont expliqué qu'il fallait un certificat médical pour recevoir la plainte et on m'a fait comprendre que ce qui était arrivé était de notre faute. Que se tenir par le bras était une provocation", a expliqué Farès Araoudiou à France Bleu.

Malgré ses demandes, il n'a donc pas pu porter plainte auprès du commissariat de Lille et ce n'est que le lendemain, une fois à Montpellier où il réside, qu'il s'est rendu à la clinique Saint-Jean.

Là un médecin lui a prescrit quatre jours d'ITT, incapacité totale de travail, ainsi que 20 jours d'arrêt maladie.

Samedi 29 décembre, Farès Araoudiou s'est rendu au commissariat de Montpellier où il a enfin pu déposer plainte.

Malgré sa très mauvaise expérience auprès de la police de Lille, le trentenaire a assuré qu'il n'en voulait pas à la police "qui fait un travail magnifique et qui est un métier totalement respectable (...). Ce n'est pas parce que 0.001 % de la profession ne fait pas son travail qu'il faut casser une profession".

Le jeune homme a reçu de nombreux messages de soutien depuis la médiatisation de son affaire. Il a d'ailleurs fait savoir que certains internautes avaient eux aussi rencontré des difficultés pour porter plainte au commissariat central de Lille.

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