Violences sexuelles : la hausse du nombre de plaintes se poursuit
Les plaintes pour violences sexuelles continuent d'augmenter en France dans la foulée de la libération de la parole provoquée par l'affaire Weinstein, avec une hausse de 30% en novembre par rapport au même mois de l'année précédente, selon des chiffres officiels consultés jeudi par l'AFP.
D'après les dernières données du service statistique ministériel de la sécurité intérieure mises en ligne le 13 décembre sur le site Interstats, les violences sexuelles ont fait l'objet en novembre de 4.207 plaintes, contre 3.238 en novembre 2016 (+ 969 faits).
En octobre, 4.148 plaintes avaient été comptabilisées par policiers et gendarmes, contre 3.349 en octobre 2016, soit une hausse de 23,85% (+799 faits).
Les violences sexuelles recouvrent les viols sur majeurs et mineurs ainsi que les faits de harcèlement sexuel et agression sexuelle sur majeurs et mineurs.
Ces données brutes ne permettent pas de savoir si les faits dénoncés sont récents ou plus anciens, voire prescrits.
Cette augmentation est à rapprocher du taux très faible de plaintes déposées: selon une étude début décembre du ministère de l'Intérieur, environ 222.000 adultes sont victimes chaque année de violences sexuelles et seule une victime sur douze porte plainte.
La libération de la parole a eu "clairement un effet" dans le nombre de plaintes déposées, avait expliqué mi-novembre à l'AFP une source au sein du ministère de l'Intérieur.
Le 5 octobre 2017, le tout-puissant producteur hollywoodien Harvey Weinstein était accusé de harcèlement sexuel par plusieurs actrices. Une centaine de femmes ont depuis accusé l'ancien magnat d'Hollywood de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol.
Dans la foulée de ce retentissant scandale, les témoignages d'anonymes dénonçant des faits similaires dans de nombreux pays ont déferlé sur les réseaux sociaux. Sous les hashtags #balancetonporc en France et #metoo parti des Etats-Unis, des milliers de femmes ont témoigné des agressions sexuelles ou du sexisme qu'elles ont subies.
En France, l'exécutif, qui a sonné fin novembre la mobilisation contre les violences sexuelles ou sexistes faites aux femmes, a notamment promis de créer un signalement en ligne, dès début 2018, pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui pourront de chez elles parler avec des policiers ou gendarmes.
La France doit faire voter au premier semestre 2018 la création d'un nouveau délit d'"outrage sexiste".
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