Des américains mettent Hermès dans la tourmente
Et si le luxe avait la possibilité de se rendre encore plus exclusif ? C’est ce que la maison française Hermès a instauré en procédant à des restrictions d’accès à son fameux sac, le modèle Birkin. Ce modèle, inspiré de Jane Birkin et dont la création remonte à 1984, est fait main en petite quantité et joue alors de son effet de rareté. Afin d’être l’heureux détenteur de cet article de maroquinerie, il est nécessaire d’acquérir en amont d’autres produits de la marque en boutique. Ce système de vente n’est pas au goût de deux clients américains, qui poursuivent en justice la marque pour pratiques commerciales déloyales.
Auparavant pris dans la tourmente en raison de l’usage de peaux de crocodiles par la marque, une actrice s’étant même indignée des conditions de fabrication suite à un reportage PETA, Hermès est à nouveau dans le viseur des consommateurs.
En effet, afin de détenir ce sac iconique, il faut disposer d’un « historique d’achat suffisant », sans que celui-ci ne soit explicitement notifié. Alors, les vendeurs touchant une commission de 3% sur les ventes font perdurer ce modèle pour inciter à des achats parfois non-nécessaires pour le client. Tina Cavalleri et Mark Glinoga, les deux plaignants, reprochent à l’entreprise de pousser les clients à acheter des accessoires ou des chaussures dans le simple but d’obtenir le statut tant convoité. À l’ère de la remise en cause de nos modes de consommation, le sujet peut vite s’enflammer pour la maison de luxe.
La plaignante annonce avoir dépensé des dizaines de milliers de dollars en boutique, lui permettant d’acquérir une première fois le modèle espéré. Cependant, au moment d’acquérir un second modèle, on lui en voit l’accès refusé, réservé aux « clients qui ont toujours soutenu [leur] entreprise ». Elle comprend donc que des achats supplémentaires vont être à nouveau nécessaires afin d’obtenir le second modèle. Quant à Mark Glinoga, après plusieurs tentatives pour acheter le modèle Birkin, « on lui a dit à chaque fois qu'il devait acheter d'autres articles et accessoires ».
Selon les plaignants, la maison Hermès impose à ses vendeurs « d'utiliser les sacs à main Birkin comme un moyen de contraindre les consommateurs à acheter des produits annexes ». Afin que cette plainte soit la plus retentissante, les deux américains ont déposé ce mardi une « class action », permettant à d’autres plaignants de rejoindre la procédure. Par cette pratique, les deux américains espèrent obtenir de la justice l’obligation qu'Hermès interrompe ses pratiques, mais aussi l’obtention de dommages et intérêts, dont le montant n’a pas été avancé. Cela peut représenter une réelle menace pour la marque, risquant de produire un effet de masse ainsi qu’un scandale non souhaitable.
Après les nombreuses plaintes entourant les marques de luxe, notamment sur les questions de bien-être animal, ce marché peut-il à nouveau se porter pâle en raison des avis consommateurs qui se diffusent sans difficulté à l’international et qui critiquent leurs pratiques commerciales ?
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