Cannabis au volant : les réflexes des fumeurs occasionnels plus altérés que ceux des réguliers

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France-Soir
Publié le 01 octobre 2019 - 12:26
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FRANCOIS GUILLOT / AFP
les réflexes des fumeurs occasionnels de cannabis plus altérés que ceux des réguliers
FRANCOIS GUILLOT / AFP

Pour la première fois, une étude a cherché à mettre en évidence les effets du cannabis sur les réflexes des conducteurs en fonction de leurs habitudes. Les chercheurs ont également mis au jour l’efficacité réelle des tests de dépistage salivaire.

Pour réaliser cette expérience, c’est la police qui a fourni la drogue et les cobayes ont été payés pour fumer une herbe de « qualité » dans des joints bien « dosés ». Objectif : évaluer les effets réelle de la consommation occasionnelle et chronique du cannabis sur la conduite. En revanche, les conducteurs n’ont pas pris vraiment le volant, si ce n’est celui d’un simulateur de conduite.

L’étude, baptisée Vigicann a été présentée, mi-septembre, par le Pr Jean-Claude Alvarez, spécialiste de pharmacologie et de toxicologie à l’Inserm, devant l’Académie nationale de pharmacie.

Une trentaine d’hommes âgés de 20 à 34 ans on été recrutés. Certains étaient des fumeurs occasionnels, d’autres réguliers. Tous devaient tirer 15 bouffées de deux secondes toutes les quarante secondes sur un joint contenant 10 ou 30 mg de THC, le principe actif du cannabis. Ils étaient ensuite placés au volant d’un simulateur reproduisant des conditions normales de circulation.

 

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Bien sûr, les chercheurs ont pu vérifier que fumer du cannabis entraîne une augmentation rapide du THC dans le sang et que cela allonge le temps de réaction. Mais surtout, ils ont pu s’apercevoir que les réflexes des fumeurs occasionnels étaient davantage altérés (+27% de temps de réaction pour les occasionnels, +11% chez les fumeurs réguliers). Autre information à retenir : fumer un seul joint nuit aux réflexes pendant 13 heures chez un consommateur occasionnel, contre 8 heures chez un consommateur régulier.

Cette étude financée par le ministère de la Santé a en outre permis de démontrer que le THC reste détectable plus longtemps dans le sang des fumeurs chroniques que dans celui des fumeurs occasionnels.

Enfin, cette étude inédite a démontré que les tests de dépistage salivaire ne sont pas aussi efficaces qu’on le croit. Le THC n’est ainsi détecté chez tout le monde que si le test est effectué très rapidement. Cinq heures après avoir fumé, seul un conducteur sur deux est testé positif. Huit à dix heures plus tard, tout le monde est négatif, alors que les effets d’un joint durent entre 8 et 13 heures…

 

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