Coronavirus en France : on manque de temps pour analyser l’efficacité des mesures comme le couvre-feu
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FranceSoir
Publié le 04 novembre 2020 - 14:22
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© Abdulmonam EASSA / AFP
Un couvre-feu en plus du confinement à Paris ?
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Faut-il encore ajouter des mesures aux mesures ? Un nouveau conseil de défense se tenait autour d’Emmanuel Macron ce mercredi matin, juste avant le conseil des ministres.
Il augure, peut-être, de la mise en place d’un couvre-feu à Paris et en Ile-de-France, en plus du confinement. Une nouvelle annoncée précocement mardi matin par le porte-parole du gouvernement Gabriel
Attal, qui s’est immédiatement fait reprendre par Matignon.
Il s’agirait en réalité de forcer la fermeture des établissements pratiquant la vente à emporter à 21 heures, pour éviter des attroupements.
Mais quelle serait l’efficacité d’une telle mesure ?
Depuis la fin du mois de septembre, et la fermeture des bars et restaurants de la métropole Aix-Marseille, les mesures ont succédé aux restrictions.
C’est ce que soulignait Michèle Legeas, enseignante à l’Ecole des hautes études en santé publique, le 14 octobre dernier dans 20 minutes :
« En France, le gouvernement a pris beaucoup de mesures, chaque semaine il en rajoute. Il est donc très difficile de mesurer l’impact de chacune d’elle et de dire si telle mesure est plus efficace qu’une autre »
Le meilleur exemple, le couvre-feu
Fermeture des bars et restaurants à Marseille puis des bars à Paris début octobre, couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles le 17 octobre, extension à 54 départements le 23 octobre, confinement « adapté » le 30 octobre… Chaque annonce était assortie d’une promesse d’un « point de situation » quinze jours plus tard.
Il n’en a rien été jusqu’à présent, le Conseil scientifique relevant même dans son dernier avis, en date du 28 octobre :
« Compte-tenu de la diversité des mesures prises et du court délai depuis la mise en œuvre du couvre-feu, l’analyse des indicateurs paraît peu informative »
Le couvre-feu en est effectivement le meilleur exemple, et il existe bien des courbes des taux d’incidence dans les premières métropoles concernées. On notera cependant qu’il a été instauré au tout début des vacances scolaires, et que les courbes couvrent donc une période où les établissements scolaires étaient fermés.
Toujours selon le Conseil scientifique, il était trop tôt, le 28 octobre donc, pour évaluer l’efficacité du couvre-feu. Deux jours plus tard, c’était le confinement. Son seul commentaire sur l’impact du couvre-feu :
« La médiane du pourcentage d’augmentation de l’incidence depuis le 17 octobre a été plus faible dans les métropoles avec couvre-feu comparées aux métropoles sans couvre-feu (17,9% contre 31,3% »
Théoriquement, le prochain rendez-vous pour un point de situation est fixé au 13 novembre, date pour laquelle les petits commerces espèrent une réouverture. A moins que d’ici là de nouvelles annonces soient faites !
Mais le Conseil scientifique l’a affirmé fin octobre :
« Il sera essentiel en cas de nouvelles mesures plus strictes de mettre en place une évaluation de l’évolution des indicateurs dès 10-12 jours »
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