Ebola : découverte d'un antiviral japonais prometteur
C'est un pas de plus dans la lutte contre le virus Ebola. Déjà utilisé contre la grippe, l'antiviral japonais Favipiravir a présenté des résultats encourageants chez certains malades infectés par le virus Ebola.
Pour mesurer l'efficacité du traitement, quelque 80 malades ont été traités avec depuis le mois de décembre. Le bilan est mitigé. D'une part, les malades présentant une charge virale trop élevée et des atteintes viscérales graves n'ont pas été sensibles au traitement. D'autre part, l'essai mené en Guinée en partenariat avec Médecins sans frontières (MSF) et la Croix-Rouge Française aurait montré des signes encourageants d'efficacité chez les personnes arrivées dans les centres de soins avec des niveaux moyens ou élevés d'infection, sans atteintes viscérales trop sévères.
Le traitement, qui avait déjà démontré son efficacité sur des souris, aurait permis de réduire la mortalité selon les résultats de l'étude publiée lors du congrès internationale CROI (Conference on Retroviruses and Opportunistic Infestions) à Seattle. Dans ce groupe, 58% des participants se sont présentés avec une charge virale élevée ou moyenne. Parmi eux, 42% avaient une insuffisance rénale, mais seuls 15% sont décédés. Des résultats plus qu'encourageants puisque dans les trois mois précédant l'essai clinique, la mortalité parmi des malades comparables atteignait la barre de 30 %.
"La comparaison entre (ces données) laisse donc espérer que la monothérapie (un traitement médicamenteux ne comprenant qu'un seul médicament, NDLR) par favipiravir puisse réduire la mortalité dans cette population en stade moins avancé", ont déclaré les chercheurs.
Si d'autres options thérapeutiques doivent être envisagées pour les malades les plus avancés, les chercheurs en charge de l'essai estiment que ces données doivent encourager à fournir le Favipiravir le plus tôt possible après le début des symptômes. Pour Yves Levy, patron de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui a organisé cet essai clinique, "ces résultats doivent être confortés sur un plus grand nombre de malades".
Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'épidémie a fait 9.177 morts sur plus de 23.000 cas depuis début 2014 dans les trois principaux pays affectés: la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone.
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