Epidémie coronavirus : branle-bas de combat en Chine. Trois cas confirmés en France

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France-Soir avec AFP
Publié le 24 janvier 2020 - 21:51
Mis à jour le 25 janvier 2020 - 18:04
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Hôpital de Wuhan
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Wuhan, 15 jours pour construire un hôpital de 1000 lits.
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Trois cas du nouveau coronavirus chinois ont été "confirmés" en France, les premiers avérés en Europe, a annoncé vendredi soir la ministre de la Santé Agnès Buzyn. En Chine, les autorités chinoises ont pris des mesures fortes et spectaculaires. 

Le premier cas français concerne un patient hospitalisé à Bordeaux et deux à Paris, a précisé la ministre lors d'un point presse au ministère de la Santé, assurant que les autorités allaient faire tout leur possible pour "circonscrire" la propagation du virus.

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Deux patients hospitalisés s'étaient tous les deux rendus en Chine. Le troisième était une connaissance de l'un d'eux. Ils ont été placés en isolement.

"Nous sommes en train de remonter l'histoire de ces patients positifs de façon à rentrer en contact avec les personnes qu'ils ont croisées", a expliqué la ministre lors d'un point presse, notant que la période d'incubation était probablement "autour de 7 jours, entre 2 et 12 jours".

"Nous avons aujourd'hui les premiers cas européens, probablement parce que nous avons mis au point le test très rapidement et que nous sommes capables de les identifier", a estimé la ministre.

"Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie, très vite repérer la source" et le "circonscrire le plus vite possible" a-t-elle encore déclaré.

Les personnes avec qui les patients positifs au coronavirus ont été en contact doivent ainsi "prendre leur température plusieurs fois par jour, contacter le centre 15 en cas de symptôme et éviter tout contact ultérieur qui favoriserait la propagation du virus", a insisté la ministre, appelant à ne pas se rendre aux urgences en cas de symptômes.

Le premier patient, âgé de 48 ans, est revenu le 22 janvier en France après "quelques jours" en Chine où il est notamment "passé par Wuhan", et a été hospitalisé jeudi à Bordeaux, a précisé Mme Buzyn. "Il va bien", a-t-elle assuré.

"Nous savons que depuis qu'il est sur le territoire français, il a été en contact avec une dizaine de personnes, nous allons les contacter".

La ministre, qui a indiqué avoir eu l'information sur le second cas positif juste avant le point presse, n'a pas été en mesure de donner de détails sur le patient, indiquant toutefois qu'il était allé en Chine et qu'il était hospitalisé à l'hôpital Bichat à Paris.

Mme Buzyn a noté qu'il n'était pas possible de contrôler les "multiples voies" pour revenir de Chine: "on voit bien la difficulté dans un monde comme le nôtre de fermer les frontières, ça n'est en réalité pas possible".

"Pour les voyageurs qui rentrent de Chine, il est important de se surveiller, et au moindre signe respiratoire ou si on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, il faut appeler le centre 15 qui vient chercher le patient", a-t-elle insisté.

 

De leur côté, les autorités sanitaires chinoises ont évalué le nombre de morts victimes du virus à 26 personnes et 830 personnes touchées par la pneumonie virale. Rien de vraiment très alarmant selon l’OMS. Mais les autorités chinoises et les chercheurs n’ont pas su encore identifier le virus qui ressemblerait au SRAS (Symptôme respiratoire aigu sévère) de 2003. La prudence est de mise.

 
 
Un hôpital de 1000 lits à construire en 2 semaines
 
Face à l’épidémie du virus détecté en Chine et plus particulièrement dans le marché de la Ville de Wuhan (11 millions d’habitants) où l’on vend beaucoup d’animaux vivants, les autorités chinoises ne font pas dans la dentelle. 
La ville de Wuhan a d’abord été mise en quarantaine. Puis trois autres villes, ce qui fait au total 40 millions d’habitants.
De nombreux sites touristiques ont aussi été interdits comme la grande Muraille ainsi que la Cité Interdite et Disneyland. 
Mais le plus spectaculaire tient à la construction dans l’urgence d’un hôpital de 1000 lits à Wuhan. Près de 50 pelleteuses sont déjà à l’œuvre. Le chantier devrait être fini le 3 février… 2020.  
 
Que doit-on craindre en France? Mis à part les 500 français de Wuhan où se construisent les Citroën et le Peugeot chinoises, le ministère de la santé se montrait peu inquiet dans l'après midi de vendredi «Il n’y a pas de cas douteux en France» assurait alors Agnès Buzyn, la ministre. Avec la découverte de ces deux cas, le ton a changé.
Un test diagnostic rapide sera disponible dans les hôpitaux français d’ici la semaine prochaine, quand même.
 
 
Va-t-il muter?
 
L’épidémiologiste Arnaud Fontanet restait serein: «On n’a pas repéré ce que l’on appelle en épidémiologie de «super contaminateurs», des malades qui auraient contaminé à leur insu des dizaines d’autres dans des hôtels ou dans des hôpitaux,» expliquait–il dans les colonnes du Parisien. Rappelant l’épisode terrible de 2003. 
Le virus semble en outre moins virulent. Il reste cependant une question en suspens comme un virus dans l’air : va-t-il muter pour le devenir? Et y a-t-il d'autres cas en France non encore déclarés?

 

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