Grève des médecins : plus de 70% des cabinets fermés ce mercredi
C'était attendu, c'est désormais effectif: une large partie des cabinets médicaux sont restés fermés ce mercredi 24 décembre, à la veille de Noël. Les médecins libéraux (généralistes et spécialistes) sont en grève pour manifester leur mécontentement à l'égard de la future loi Santé de Marisol Touraine. En cause, la généralisation du tiers payant –qui dispense de frais les patients et dans lequel ce sont les caisses d'assurance maladie qui rémunèrent les praticiens–, le refus de revaloriser le prix de la consultation, l'autorisation de vaccination donnée aux pharmaciens, mais aussi le trop grand pouvoir donné aux administrations régionales de santé.
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui avait appelé à la grève, avance ce mercredi dans un communiqué qu'entre 70% et 80% des cabinets ont "baissé le rideau", et même 90% dans certaines régions (Alsace, Bretagne, Pays-de-Loire, Picardie, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes notamment). Mais un décompte des causes de ces fermetures ne peut être établi avec exactitude: les médecins libéraux ne sont pas tenus de se déclarer en grève, et une partie d'entre eux ont simplement pris leurs congés de fin d'année.
Un problème pour les élus locaux, qui, "face à l'ampleur du mouvement" ont dû "s'atteler à de vastes procédures de réquisition sur l'ensemble du territoire" pour soigner les malades, selon la CSMF. La Confédération juge que cette "mobilisation sans précédent (…) constitue une mise au pied du mur pour le gouvernement".
Les médecins libéraux avancent avoir été poussés à bout et faire grève à contre-cœur, dans un moment où "les épidémies hivernales (gastro-entérite, grippe) sont les plus virulentes".
La CSMF avait annoncé le 5 novembre une grève pour la fin d'année. Une grève qui était suspendue aux échanges entretenus avec la ministre de la Santé, qui n'ont pas satisfait la profession des médecins libéraux. La grève devrait se poursuivre jusqu'au réveillon du 31 décembre. Et, affirme la CSMF, "ce mouvement va se poursuivre et encore s'amplifier entre Noël et le Nouvel An" pour lutter contre les "mesures délétères" du gouvernement.
Les urgentistes ont, eux, mis fin à leur mouvement mardi 23, au bout d'une journée de grève, après avoir partiellement obtenu satisfaction auprès de Marisol Touraine.
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