Huiles essentielles de lavande interdites ? Un nouveau coup porté aux médecines douces

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FranceSoir
Publié le 29 juillet 2021 - 19:30
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Un flacon d'huiles essentielles
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Des flacons d'huiles essentielles
©Monicore/ Pixabay

L’inquiétude monte chez les producteurs d’huile essentielle de lavande. En raison de l’évolution de la réglementation européenne sur les produits chimiques dangereux, cette essence 100 % naturelle pourrait être interdite.

Une évolution de la réglementation à Bruxelles

Après le déremboursement de l’homéopathie, les partisans de traitements naturels et a priori sans danger pour la santé vont-ils devoir composer sans certaines huiles essentielles, notamment celle de lavande ?  C’est ce que craignent aujourd’hui les producteurs français de cette essence aux multiples propriétés, utilisée entre autres dans les cosmétiques et les produits alimentaires.

En cause : une évolution de la réglementation européenne sur les produits chimiques dangereux, et qui pourrait bientôt classer certaines molécules présentes dans la lavande comme dangereuses pour la santé, car susceptibles de provoquer des irritations cutanées ou des allergies. En effet, cette réglementation demande une analyse chimique au niveau moléculaire. Or, « dans la lavande, on a plus de 600 molécules, donc chaque fois qu'il y a une molécule qui sera potentiellement dans le collimateur de Bruxelles, automatiquement, la plante sera balayée », s’inquiète Alain Aubanel.

Des huiles essentielles potentiellement dangereuses ?

Producteur d’huile essentielle de lavande dans la Drôme et président du Syndicat des plantes à parfum, aromatiques et médicinales de France (PPAM), Alain Aubanel milite aujourd’hui pour sauver les huiles essentielles de la réglementation européenne. Rappelant dans un communiqué que les essences produites en France sont « à la fois sûres pour les consommateurs et l’environnement », il craint que Bruxelles ne considère « par principe de précaution » que les huiles essentielles « soient considérées comme cancérigènes, perturbateurs endocriniens, non biodégradables, non-essentielles ou tout simplement jugées trop dangereuses et donc restreintes, voire interdites ».

Une telle décision pourrait être catastrophique d’un point de vue économique, souligne aussi Alain Aubanel, qui rappelle que « le seul secteur ‘lavande et lavandin’ génère plus de 9 000 emplois directs et plus de 17 000 emplois indirects issus de l’activité touristique et la production de miel ».

« C’est pourquoi nous souhaitons que les huiles essentielles soient évaluées sur la base de méthodes adaptées et proportionnées aux produits naturels qui garantissent également la sécurité du consommateur et de l’environnement », réclame aujourd’hui la PPAM.

Des médecines douces indispensables

Cette possible décision prise à Bruxelles sur les huiles essentielles est d’autant plus incompréhensible que ce sont des produits naturels issus de plantes, et donc « de ressources renouvelables et majoritairement dégradables », avance la PPAM. « Ce sont des matières premières qui répondent parfaitement aux attentes actuelles des consommateurs en recherche de produits naturels ayant un impact faible sur l’environnement ».

C’est aussi le cas des traitements homéopathiques. Jugés inefficaces par certains professionnels de santé, ils ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie depuis le début de l’année. Pourtant, prescrire ces traitements alternatifs permettrait parfois de prescrire de « vrais médicaments », plus coûteux… Et aussi parfois plus dangereux.  

Pas de nouvelle législation avant 2025

Les producteurs d’huiles essentielles ont toutefois un avantage certain : l’échéance à laquelle la révision de la règlementation sera étudiée. En effet, l’exécutif européen ne doit pas se pencher sur cette question avant la fin de l’année 2022. Or, comme l’explique Ouest-France, « les huiles essentielles devraient alors être conformes à ces normes en tant que produits finis mis sur le marché, mais aussi lorsqu’elles entrent dans la composition de produits cosmétiques ».

De plus, même officiellement proposée, cette réglementation sera ensuite soumise à la validation des États membres et des députés européens. « Cela veut dire que la nouvelle législation n’entrera pas en vigueur avant 2025 », a confirmé la Commission européenne au quotidien régional.

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