Le tiers payant généralisé adopté de nouveau par l'Assemblée
C'est l'un des projets phares de la ministre de la Santé Marisol Touraine, mais aussi l'un des plus controversés de son projet de loi santé. Après avoir validé de justesse le paquet neutre de cigarettes obligatoire en mai 2016, l'Assemblée nationale a voté vendredi 27 novembre sans encombre la généralisation du tiers payant d'ici à fin 2017. Le vote sur l'ensemble du texte de la ministre est programmé mardi après-midi. Il doit être adopté définitivement par le Parlement avant la trêve de fin d'année.
Après un peu plus d'une heure de débats seulement, les députés ont approuvé à main levée la généralisation progressive de la dispense d'avance de frais pour les patients en ville, présentée comme une "mesure de justice" par la majorité, mais combattue par la droite et les médecins libéraux. Plusieurs élus Les Républicains, souvent eux-mêmes médecins, ainsi que l'UDI, sont montés au créneau pour dénoncer, à l'instar de Laurence Arribagé, une "mesure dirigiste" qui conduit à "la déresponsabilisation du patient" et à un "tiers perdant généralisé".
A défaut de supprimer la mesure, ils ont réclamé son report ou son caractère facultatif, en vain. "Le tiers payant, c'est au service des patients et je ne veux pas le faire contre les médecins", qui ont manifesté et fait grève à plusieurs reprises, a rétorqué inlassablement Marisol Touraine, promettant "simplicité et rapidité de paiement" pour eux. Ce projet était l'une des promesses de campagne de François Hollande, selon qui le tiers payant doit devenir "un droit" pour tous les assurés fin novembre 2017.
Avant ce chapitre, les députés avaient voté sans anicroches l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, appelées "salles de shoot" par Les Républicains, qui ont dénoncé une nouvelle fois comme Philippe Goujon un "désastre sanitaire". La ministre a pour sa part dit refuser de "fermer les yeux" sur les "situations dramatiques" de certains toxicomanes. Dans la soirée, les députés ont examiné au pas de charge pas moins de 350 amendements, sur des sujets divers.
L'hémicycle était peu garni. L'examen "saucissonné" du projet de loi durant la semaine n'a pas non plus aidé à la mobilisation, déplorait dans les couloirs un membre de l'opposition, affirmant que "cela arrange bien le gouvernement". Les attentats du 13 novembre avaient conduit à repousser trois fois le début des débats, à la demande de la plupart des groupes politiques, mais aussi des médecins qui avaient cessé une grève contre l'extension du tiers payant.
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