Les antibiotiques offrent des résultats prometteurs pour éviter les opérations de l'appendicite

Si les "crises d'appendicite" mènent le plus souvent à l'hôpital pour une opération en urgence, quoique souvent bénigne, la donne pourrait changer. Les antibiotiques donnent en effet des résultats de plus en plus satisfaisants... mais pas encore suffisants.

Et si l’opération de l’appendicite, l’appendicectomie, qui est l’une des intervenions les plus courantes dans les hôpitaux français (83.000 interventions en 2013) devenait bientôt dépassée? Une récente étude finlandaise publiée dans la revue Journal of American Medical Association a démontré en effet que le recours à un traitement antibiotique pourrait, dans les cas les moins graves, éviter un geste chirurgical.

L’équipe de chercheurs a, entre 2009 et 2012, suivi 530 patients adultes atteints d’un cas simple d’appendicite aiguë. Les malades ont ensuite été répartis de façon aléatoire en deux groupes: 273 d’entre eux se sont fait retirer chirurgicalement l’appendicite tandis que les 257 autres ont été traités avec des antibiotiques. Chez ces derniers, 186 n’ont finalement pas eu besoin d’être opérés. Parmi les autres qui ont finalement dû "passer sur le billard", une grande majorité n’ont pas souffert de complications, risque habituel d’une prise en charge tardive de l’inflammation de l’appendicite.

Même si les résultats ne sont pas encore assez probants pour envisager une réduction drastique de la réponse chirurgicale, cette étude ouvre une nouvelle voie pour le traitement de cette affection courante. D’autant que les évolutions de la médecine et de l’imagerie médicale rendent cette perspective de plus en plus crédible: avec l’évolution de la précision des scanners, et l’usage "d’antibiotiques à large spectre", l’appendicectomie pourrait ne plus être un recours pour les cas modérés, et serait réservée pour les crises les plus sérieuses.