Loi santé : les députés disent oui aux salles de shoot

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AZ
Publié le 08 avril 2015 - 20:39
Mis à jour le 09 avril 2015 - 13:50
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Une injection de drogue.
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©Stringer/Reuters
Les députés ont voté en faveur des salles de shoot.
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Les députés ont adopté, mardi 7, à l'Assemblée nationale, l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risques (SCMR), plus connues sous le nom de "salles de shoot". L'expérience durera six ans maximum.

Les députés ont donné le feu vert. Au terme de plusieurs heures de débats virulents, l'Assemblée nationale a adopté mardi 7 l'expérimentation de salle de shoot, aussi appelées "salles de consommation de drogue à moindre risques" (SCMR). Présentée dans le cadre du projet de loi Santé, porté par Marisol Touraine, cette initiative a notamment pour but de réduire les nuisances publiques mais également de limiter la propagation du VIH et de l'hépatite C.

Ces salles de shoot, destinées aux toxicomanes de rue précarisés, permettent à leurs utilisateurs de consommer leurs propres drogues dans de bonnes conditions d'hygiène, accompagnés de professionnels de santé. Gérées par les professionnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (Caarud), elles seraient réservées aux usagers de drogues dites "dures" (cocaïne, héroïne et crack). Le texte autorise une expérimentation d'une durée de six ans à compter de l'ouverture de la première salle.

Si certains désapprouvent cette expérimentation, comme le député Yannick Moreau qui y voit le signe d'un "très mauvais signal de banalisation de la drogue à l'intention de la jeunesse", la ministre de la Santé a de son côté un tout autre discours. Pour elle, l'objectif "n'est pas de banaliser, de faciliter la consommation de drogue mais de prendre en compte des situations qui existent, qu'on les supporte ou pas, qu'on les voie ou pas". Selon les chiffres rapportés par la ministre, on compte en France plus de 80.000 usagers de drogue par voie intraveineuse et 100 morts par overdose chaque année.

Dans le cade de cet amendement, les toxicomanes seront protégés et ne pourront pas être poursuivis pour usage et détention illicite, à condition qu'ils ne détiennent que la dose prévue pour leur propre usage. De leur côté, les professionnels intervenant dans ces salles ne pourront être poursuivis pour complicité d'usage illicite de stupéfiants.

Les salles de shoot, dont le coût est estimé à 800.000 euros par an et par salle selon les estimations faites par la mairie de Paris, ont déjà été expérimentées dans une dizaine de pays: la Suisse (la plus ancienne créée il y a 30 ans), l'Allemagne, l'Espagne, la Norvège, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Canada et le Québec. 

 

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