Loi santé : nouvelle grève des médecins le 3 octobre
Ils n’ont pas dit leur dernier mot. Pour rappeler au gouvernement leur volonté de voir abroger la loi santé, portée par la ministre Marisol Touraine, quatre syndicats de médecins ont appelé à l'arrêt des soins le 3 octobre prochain, sans limite dans le temps. La Fédération des médecins de France (FMF), l’Union française pour une médecine libre (UFML), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc, qui représente les médecins spécialistes, ont ainsi menacé de "mener des actions de septembre à décembre jusqu'à obtenir le retrait de la loi". Afin d’étendre le mouvement, "nous négocions actuellement avec les médecins urgentistes et le personnel hospitalier pour qu’ils rejoignent le mouvement", a indiqué vendredi 28 le président du SML, Eric Henry.
La principale pomme de discorde: la généralisation du tiers-payant (la dispense de frais lors d'une consultation, NDLR) qui doit être étendu à tous les patients d’ici fin 2017. Les praticiens craignent ainsi des lourdeurs administratives et des problèmes d'impayés par l'assurance maladie et les complémentaires santé.
Pour les professionnels de santé, la généralisation du tiers-payant menace aussi directement le secret médical et risque d’avoir pour conséquence une commercialisation des données du patient. Selon Patrick Guenebeaud, porte-parole de la coordination des médecins généralistes des Hautes-Pyrénées, "le tiers-payant généralisé fonctionnera avec le dossier médical partagé, qui sera aux mains de l'Assurance-maladie. Or, l'article 47 de la loi indique qu'il sera partagé avec l'ensemble des acteurs professionnels de santé et non-professionnels de santé intervenant directement dans la prise en charge du patient".
Même son de cloche pour Jérôme Marty, président de l'UFML qui estime que cette loi "institue l'étatisation et la financiarisation de la médecine. Le secret médical est directement menacé car il existe un risque de commercialisation des données du patient".
Portée par Marisol Touraine, la loi santé, votée en première lecture à l'Assemblée nationale le 14 avril dernier, sera examinée à la mi-septembre devant le Sénat et devrait être définitivement adoptée avant la fin de l’année.
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