Mucoviscidose : dans l'attente d'une greffe, une Canadienne survit 6 jours sans ses deux poumons
Elle est passée à côté de la mort. En avril dernier, une Canadienne de 33 ans, Melissa Benoît, a réussi à survivre six jours sans ses deux poumons. Ce mois là, la trentenaire, atteinte de mucoviscidose, avait été touchée par une grave infection pulmonaire liée à sa maladie, provoquant un choc septique. Selon les médecins, aucun traitement n'était capable de la sauver. Seule une greffe de nouveaux poumons était envisageable. Seulement voilà: la mère de famille n'aurait pas survécu à une telle opération au vu de son état de santé. Alors pour tenter de la sauver, les médecins ont pris la lourde décision de lui enlever ses organes respiratoires afin d'éliminer la source de l'infection. Ils ont ensuite décidé d'attendre qu'elle soit assez forte pour supporter la greffe.
"Ce qui nous a aidés, c’est de savoir que sa mort n’était qu’une question d’heures", a raconté le Dr Shaf Keshavjee, de l’hôpital de Toronto. Et d'ajouter: "cela nous a donné le courage nécessaire". Au total, 13 personnes, dont trois chirurgiens, ont donc opéré la patiente pendant près de neuf heures avant de la raccorder à diverses machines. Puis, pendant six jours, elle a survécu grâce à un poumon, un cœur et un rein artificiels avant que deux nouveaux poumons soient disponibles. La transplantation a ensuite eu lieu.
Les mois suivants, Melissa Benoît a donc appris à vivre avec le souffle d'un autre, pour son plus grand bonheur. "Il m’a fallu un moment pour réaliser ce qui était arrivé. J’ai flirté avec la mort pour finalement revenir à la maison. Je suis tellement reconnaissante, si heureuse d’être chez moi", a-t-elle ainsi déclaré. Toujours en rééducation, la trentenaire peut désormais se déplacer sans canne.
Ces 15 dernières années, le nombre de greffes pulmonaires a explosé en France, passant de 16 en 2000 à 345 en 2015, toutes pathologies confondues. Une révolution permise par l'emploi d'une nouvelle technique de transplantation. Celle-ci, consistant à réhabiliter des organes auparavant jugés trop abîmés, a permis de multiplier les poumons disponibles pour les greffes, réduisant ainsi les délais d'attente. Un grand pas pour lutter contre la mucoviscidose, maladie mortelle toujours incurable et contre laquelle la transplantation reste le seul espoir pour les patients en stade terminal.
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