Pollution : 300 millions d'enfants en danger, l'air toxique en cause
Le constat est alarmant. Selon un rapport de l'Unicef, publié lundi 31, quelque 300 millions d'enfants vivent dans une région où la pollution de l'air extérieur dépasse jusqu'à six fois les normes internationales. "La pollution de l’air contribue grandement au décès de quelque 600.000 enfants de moins de cinq ans chaque année et menace la vie et l’avenir de millions d’autres chaque jour", a déploré le Directeur général de l’Unicef, Anthony Lake. Et d'ajouter: "les matières polluantes ne se contentent pas d’endommager les poumons des enfants, elles peuvent aussi franchir la barrière hématoencéphalique et endommager définitivement leur cerveau en développement. Leur avenir en sera compromis. Aucune société ne peut se permettre d’ignorer la pollution".
Plus généralement, environ deux milliards d'enfants vivent dans des pays où la pollution atmosphérique causée par les émissions des véhicules, l'utilisation intensive de carburants fossiles, la poussière et l'incinération des déchets, surpasse les normes acceptables de l'OMS. Concrètement, c'est en Asie du Sud où a été recensé le plus grand nombre d’enfants vivant dans de telles conditions (620 millions), suivie par l'Afrique (520 millions), l'Asie de l'Est et le Pacifique (450 millions).
En parallèle, le rapport pointe également du doigt la pollution dans les habitations engendrée par l'utilisation du charbon du bois pour cuisiner et se chauffer. Avec celle de l'air extérieur, la pollution intérieure est responsable de la pneumonie et d'autres maladies respiratoires qui causent près d’un décès sur 10 parmi les enfants de moins de cinq ans.
Ces deux types de pollution sont donc particulièrement dangereux pour les enfants, beaucoup plus sensibles que les adultes. Leur cerveau et leur système immunitaire sont toujours en développement et leurs voies respiratoires sont plus perméables, d'où leur fragilité. De plus, les jeunes enfants respirent plus vite que les adultes et aspirent plus d’air relativement à leur masse corporelle. Sans grande surprise, ce sont les plus défavorisés, dont l’accès aux soins de santé est limité, qui sont les plus vulnérables.
Cette annonce intervient une semaine avant le début de la conférence de l'ONU sur le climat (COP 22), prévue à Marrakech du 7 au 18 novembre. A cette occasion, l’Unicef appellera les dirigeants de la planète à agir sans délai pour réduire la pollution atmosphérique dans leur pays. Au total, quatre mesures d'urgence leur seront proposées: réduire la pollution, augmenter l'accès des enfants aux soins de santé, minimiser l'exposition des enfants à la pollution mais aussi assurer le suivi de la pollution atmosphérique.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.