Rapport de la Fondation Abbé Pierre : 3,5 millions de personnes sont sans-abri ou mal-logés en France
©Yaghobzadeh Rafael/SipaLe 20e rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement en France, révélé mardi 3, est sans appel. La France compte au sein de sa population plus de 3,5 millions de personnes sans-abri ou mal-logées (dont plus de 30.000 enfants qui dorment dans la rue). De 70.000 à 120.000 sans-abri campent à l’année, les bidonvilles prolifèrent (429 ont été recensés en 2014) abritant entre 15.000 et 20.000 personnes, de nouvelles formes de précarité apparaissent, des logements mal chauffés, des propriétaires surendettés ou écrasés par les charges… En tout, ce sont plus de 10 millions de personnes directement concernées par "le mal logement".
L'association qui vient en aide aux plus démunis déplore "une méconnaissance de l'état réel du mal-logement en France". Elle regrette en effet de devoir se baser pour partie sur une étude statistique de l'Insee, dont les derniers chiffres sur le sujet datent de 2006, avant la crise économique. Une enquête de 2012 sur les sans domicile fixe a permis d'actualiser certaines données.
Le rapport pointe du doigt la faillite des dispositifs étatiques qui sont censés venir en aide aux personnes en situation de grande précarité. Le numéro d'urgence 115 est de plus en plus lent à réagir et est incapable de fournir les hébergements d'urgence nécessaires (140.000 places disponibles pour 350.000 demandes journalières), l'accès aux logements sociaux est de plus en plus long (1,8 million de demandeurs pour 467.000 HLM disponibles) et la loi Dalo sur le droit au logement opposable brille par son inefficacité.
Pour sortir de l’impasse, la Fondation Abbé Pierre propose de se baser sur le "Contrat social pour une nouvelle politique du logement", qu’elle avait publié en 2012. Celui-ci avait été signé par le candidat à la présidence de la République François Hollande. Les propositions de la Fondation Abbé Pierre ne pourront avoir d’impact, elle en est consciente, "sans un volontarisme politique fort".
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